Magazine Humeur

Tu n'empesteras point

Publié le 17 janvier 2011 par Sophiel

putois.jpg Lorsqu’on a la chance d’accueillir un gremlin chez soi, peu importe qu’il soit mâle ou femelle tant nous nous émerveillons devant ses risettes édentées, son fessier rose et ferme, ses pattes encore dépourvues de griffes et son odeur corporelle fleurant bon le Lait de Toilette Mustella. Vêtu de tenues plus seyantes les unes que les autres, c’est certainement avec une fierté non dissimulée que nous brandissons notre monstre si mignon au monde extatique devant tant de perfection.

Pourtant, cet état d’émerveillement ne dure qu’un temps, le gremlin ayant une courbe de croissance plus rapide que la vitesse de la lumière, nous nous réveillons un jour, seule face à notre pot de Mustella, le nez collé à la porte de la salle de bain avec l’interdiction formelle d’y introduire ne serait-ce que le début du gros orteil droit.

Et l’eau coule, coule, coule, coule à flots, envahissant la maisonnée de buée humide, nous forçant à tambouriner en hurlant :

  • -   Sors de là ! C’est pas bon pour la planète !
  • -   Mais je me laaaveeee !! grogne la bête du fin fond des chutes d’Iguaçu.

Nous sommes cependant un peu étonnée que le gremlin mâle développe un tel goût de l’eau. Lorsque, quelques années auparavant, nous avions décidé de partager notre quotidien avec un gremlin, la conseillère nous avait pourtant bien mis en garde contre le penchant naturel du mâle envers une certaine forme de…  crasse, contrairement à son pendant féminin.

Nous sommes donc ravies de constater que non seulement la conseillère en gremlin est une incompétente finie mais également que, grâce à notre éducation ferme mais tendre, notre petit spécimen lutte contre une éventuelle attirance envers la saleté incrustée.

Mais ce n’est pas une raison pour vider le ballon d’eau chaude !!!

Nous pénétrons donc dans la salle de bain, fermons les robinets, tendons la serviette au gremlin tout en ayant soin de garder les yeux bien fermés afin de préserver son intimité et les rouvrons aussitôt pour constater que son visage est aussi sec que le désert en pleine sécheresse !

Le Sherlock Holmes qui sommeille en nous murmure qu’il y a « saleté sous serviette »… Nous nous approchons, nez à l’affût et vue aiguisée, à la recherche du moindre petit indice qui confirmerait ce soupçon qui devient preuve alors que nos yeux accrochent une petite tâche noire nichée dans le cou à peine velu du gremlin. Nous la gratouillons de l’ongle, ce qui s’en détache est, sans aucun doute possible de la… CRASSE !

Notre appendice nous confirme ce que nous soupçonnions déjà : Nulle effluve de ce bon gel douche sur le corps – que, dans notre innocence, nous croyions mat - de notre malpropre de gremlin.

L’anguille se défile avant que nous ayons eu le temps de le passer au Karcher – passez-moi l’expression… - abandonnant sur le sol une paire de chaussettes dont le jus jaunâtre exhale un fumet intéressant. Nous attrapons la pile de vêtements sans nous attarder sur leur aspect anormalement… anormal.

Nous retrouvons le gremlin mâle affalé dans le canapé, prenons place à ses côtés et l’invitons à conjuguer le verbe « se laver », au passé, présent et futur, surtout futur d’ailleurs :

  • -   … ?!

Devant tant d’enthousiasme, nous décidons de laisser la conjugaison de « se brosser régulièrement et efficacement les dents » pour un jour lointain…


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