Entre deux
Elle :
« Quand j’imagine combien m’est compté,
Le temps avant le début du néant infini,
J’accélère ma course sans pas mesurés,
Flirte sur le fil des accès de la frénésie »
Lui :
« Quand j’assassine mon présent d’un futur en fuite,
Que ma vide présence pèse sur l’absence des sens,
J’imagine l’indécente douleur d’un passé sans suite,
Je vois, conscient, la fureur de vivre, corps en transe. »
Elle :
« Quand je renâcle, impuissante à accepter,
Ma condition d’épave sur les flots du destin,
Que j’aperçois le point minuscule de ma vie limitée,
Je rage, crache, lutte et me débat dans des nuits sans fin. »
Lui :
« Quand se dessine sur ma peau la trace de la course,
Il est là, je le vois, il m’attend, je ne l’ai pas vaincu,
Ce temps que j’ai voulu dompter, la mort aux trousses,
Ce temps que j’ai toujours ignoré, mon ami devenu. »
Elle :
« Quand mon horizon s’obscurcit des doutes,
D’être, ce pour quoi j’ai mérité d’être ici,
Mon corps appelle les stigmates de la déroute,
Demande à compter les heures de souffrance infinie. »
Enfin d’accord :
« Prisonniers du temps en permanente balance,
Entre passé honni et rêve d’un futur implacable,
Sortis des chemins inconscients de l’enfance,
Errons encore, rebelles, sur un fil de vie inexorable… ».
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