Votre box.
Votre livebox.
La box par laquelle vous êtes relié à l'univers.
Enfin, vous m'avez compris.
Votre poumon.
Il lui arrive d'être en rade, n'est-ce pas.
La dernière fois que ce désagrément est survenu chez moi est récente : hier, fin de soirée.
Ciel pâle, température clémente : rien ne laissait présager l'apocalypse.
J'ai appelé "la plate-forme".
"Tous nos conseillers sont actuellement en ligne. Votre attente est estimée à moins de huit minutes".
Dans mon emploi du temps, c'était beaucoup huit minutes .
C'était beaucoup dans l'absolu : même si,sur mon agenda, je n'avais rien de prévu dans ce créneau-là.
C'était aussi un peu trop pour mon budget.
Pour mes oreilles, ce n'était pas Vivaldi.
Sur ce point, la cruauté de mon opérateur a été indicible.
Bref, c'est mal vissé que j'ai patienté.
"Eteignez votre box. Ne la rebranchez que dans une minute".
C'est vrai que j'étais mal vissé.
Car avant de perdre huit minutes (je conteste d'ailleurs : mon chronomètre m'a dit que j'avais attendu neuf minutes et j'ai constaté qu'il tic-taquait moins vite que bien d'autres chronomètres), ma box était quand même en panne.
Car avant de mal perdre (voir plus haut pourquoi) huit minutes -au moins- j'étais fort dépité.
Mais la recette "éteindre-une minute-rebrancher", je l'avais déjà essayée tout de même.
Je l'ai dit à mon conseiller (puisque mon opérateur).
"C'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe".
Voilà ce qu'il m'a rétorqué.
Je lui ai dit : "Monsieur le conseiller, il était grand temps que ce moment arrive . Sachez qu'avec votre maison, je mets les points sur les i".
Soufflé, le type.
Estomaqué.
Biiiiiip.
J'ai bien entendu la tonalité.
Il en avait donc raccroché.
Ah.