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Laurent Gbagbo : fin de règne ou pas ?

Publié le 21 janvier 2011 par Menye Alain

Laurent Gbagbo : fin de règne ou pas ?

Arrestation de Laurent Gbagbo / trucage photo

Le Premier ministre kényan Raila Odinga a mis fin avant-hier, mercredi, à la mission de médiation de l’Union africaine en Côte d’Ivoire, annonçant que les négociations pour résoudre la crise née de l’élection présidentielle du 28 novembre avaient échoué. Du coup, puisque le clan Gbagbo l’a même désavoué, malgré l’assurance que le boulanger ne risquera rien et que Alassane Dramane Ouatarra a décidé d’inclure dans son gouvernement futur des partisans de ce dernier, Laurent Gbagbo aurait fait la sourde oreille.

Selon une source proche du dossier, les chefs d’Etat africains qui se réunissent bientôt à Addis-Abeba en Ethiopie, du 30 au 31 janvier prochain, auront la visite de Nicolas Sarkozy pour fêter la chute de l’actuel homme fort de Côte d’Ivoire. Plus facile à dire qu’à faire. Selon les partisans de Laurent Gbagbo, « Dieu est plus fort que Barack Obama, Sarkozy et l’ONU ».  Selon ceux de Ouatarra, « Dieu est un Dieu de vérité ».  On s’attendait plutôt à des sanctions économiques et financières supplémentaires. Mais, le recours à la force serait dû à la violation de la promesse de Gbagbo  de lever le siège autour de l’hôtel du Golf, exil de l’intérieur d’Alassane Ouatarra.

Les militaires ouest-africains sont « prêts » à intervenir en Côte d’Ivoire et n’attendent plus que le feu vert politique, a déclaré, jeudi 20 janvier, le général nigérian Olusegun Petinrin, à l’issue d’une réunion à Bamako des chefs des armées d’Afrique de l’Ouest. La veille, Alassane Ouattara estimait que l’usage de la force, seul moyen pour contraindre le président sortant Laurent Gbagbo, était de plus en plus probable .

Avec les forces en présence lors du premier tour, soit près de 60% pour le camp houphouëtistes, selon la communauté internationale, il est peu probable, à part un miracle de…Dieu, pour que Laurent Gbagbo ait fait un retour miraculeux en coiffant au poteau son adversaire. Pour cela, le Conseil constitutionnel avait bien manoeuvré, en invalidant 7 départements du nord, dans le fief d’Alassane Dramane Ouatarra, accusés de fraude. or, il aurait fallu, selon la loi électorale ivoirienne, en son article 64, de reprendre l’élection. Ne pas l’avoir fait est une violation du droit et par conséquent, les conséquences sont terribles aujourd’hui.

Toutes les médiations ont donc échoué pour que Laurent Gbagbo quitte le pouvoir pacifiquement. Le laisser au pouvoir serait, pour la communauté internationale, une porte ouverte à des dérives probables, dans un continent où la présidence de la République se confond aisément avec la famille, le clan, l’homme et son culte de la personnalité, au pouvoir ad vitam aeternam.



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