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Gardien au musée : l'art de faire les cents pas

Publié le 21 janvier 2011 par Fossemalrockdie

Quel métier.

Au chaud, peut-être, mais quand même.

En compagnie d'illustres empreintes d'artistes, mais il n'en reste pas moins que.

Il est rare qu'un "déséquilibré" (le terme consacré) fonde sur une toile, couteau à la main.

Il est rare qu'un mioche fasse tomber une poterie Ming de son support.

Il est rare que mémé reçoive un Pollock sur la tête.

Il est rare qu'un couteau passe le portique électronique, qu'un mioche ait la force de casser la vitre blindée, que le fauteuil roulant de mémé soit sous une toile quand elle se décroche.

Dans un musée, l'évènement ne vient très généralement pas de ses visiteurs.

Le plus souvent, le gardien surveille des personnes contemplatives.

Il s'assoit peu.

Pour que ses pieds n'enflent pas, il marche.

Badge épinglé sur un pull bleu marine, il tire discrètement sur ses épaules, le talkie-walkie lui blesse la nuque.

Pour que ses nerfs ne lâchent pas, il marche.

Avec des patins, comme pour aller sur un parquet ciré.

Ou comme sur la glace.

Professionnellement discret.

Quel métier.

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