Magazine Journal intime

Crassou lourd, z'étiez prévenus...

Publié le 21 janvier 2011 par Didier T.
Je ne sais si vous êtes au courant mais Pierre Bellemare a un faux-frère jumeau qui raconte aussi des “Histoires Vraies”, à sa manière. Son faux-jumeau tient un positionnement un tantinet en décalage par rapport à son célèbre parent... mais sa ‘Sérieuse Documentation’ ne peut être mise en doute —c’est quand même le frère de Pierre Bellemare, c’est pas rien, ça pose son homme.
Alors aujourd’hui, mes amis, on débouche une nouvelle rubrique: “les Histoires Vraies de Pierre Bellemoule”, héros planétaire des Justes Causes et autres torts à redresser dans la misère et les petits moyens du journalimse d’investigation indépendant.
Pierre Bellemoule n’a peur de rien.
Pierre Bellemoule est un chevalier blanc de l’information objective.
Pierre Bellemoule ne vit que pour la Vérité, ou quelque chose d’approchant.
Pierre Bellemoule remue la merde jusqu’au fond et en ressort immaculé tandis que ses détracteurs flairent à trois kilomètres avec des regards à la Jospin.
Et Pierre Bellemoule vous livre les résultats de ses enquêtes scientifiques garanti 1oo % véridique à la sauce Bellemoule.
Montez à bord, on lève l’encre pas encore sèche de la Vérité Vraie de Pierre Bellemoule et ses histoires extraordinaires.
Premier volet, donc. D’autres suivront, ce n’est hélàs pas les ‘dossiers secrets’ qui manquent dans notre triste monde de manipulations machiavéliques.
Intérieur nuit. Pierre Bellemoule se remplit un godet de whisky, rallume son cigare, pose ses santiags sur le bureau, fait tomber quelques cendres sur son costard de maquereau napolitain, recale son borsalino, pose une main aux fesses de sa secrétaire, la ravissante miss Chesterton... et dégaine pour vous son affaire du jour, bande de petits veinards et autres satanés fils de pute qui un jour ou l’autre seront pendus par les couilles en place publique... et ce ne sera que justice.
Attention... dossier explosif, loi du silence, complot international, médias muselés, CIA, NSA, FSB, RER, SAMU, RIP ... allée en gravillon blanc.
# 59 — DIEN BIEN PHU
— “Affouheux! Ça y’en a pas bon, bwana. Nous y’en a êt’ bouhimé. Oh oui, mon fouhèèèè de mizèheuhou. Bouhiiiiimés. Mais lui y’en a nous soheti de là, Bahouack Bâââma. Touhè touhè loin des touhagédies de l’Améhouhique ségouhégassihoniss, le petit Bahouack Bâââma vécut une enfance heuhoueuse en eqsstouhèmôôhian, pouhézentement, une enfance touhè touhè zeuhouheuze pou le petit gahousso mais bien moins agouhéab’ qu’au Boukina Fââââsso, pahoufaitement. Pahoumi ses fouhè et ses seuheuhou, lui y’en a gouandi’ touhanquillement dans la fohoué en appouenant ce qu’il devait appouand’ pou pouvoi s’en soheuti dans la société colonihalisss qui oppouhime ses fouhè de mizèheuhou. Devenu gouhand, Bahouack Bâââma y’en a pouhande la tête d’une ouhévolt’ populaihou qui ouhenvessa le tyhouan pou ouhemplacer l’affouheux Dobeulihou pa un ouhégime macsisss-léninisss dont il pouit la tête en coupant celles de ses opposants démocouhatic qui pahouti nouhi les couhocodiiii en Alaska avec Sahouah Pââââline qui fait la moue comme tout un ouhégiment de tihouailleux, ah oui mon fouèèèèè. Affouheux..."
Merci, Gandou.
Salut les p’tites bites, c’est Pierre Bellemoule, en direct de chez moi. J’ai demandé à mon pote Napoléon-Bonaventure Gandoulou de me remplacer deux minutes pour aller pisser, j’espère que ça ne s’est pas trop vu à l’antenne. C’est quand même un ethnologue vachement engagé, le Napo, souvent c’est duraille de le suivre dans ses pensées profondes qui remontent au commerce triangulaire, l’ancêtre du commerce équitable.
— "Mais ouapidement, le gouhand Timôôônier Bahouack Bâââma devint aussi cohouhompu que le tyhouan qu’il avait ouhenvessé pou instauhouer en Améhouhique une société sans classes sociahales, oh là là ma douleuheuhou."
Merci, Gandoulou, merci... mais c’est bon, là. Je reprends les rênes, tu vois. Allez, salut. Et encore merci. Sympa d’avoir gardé la boutique pendant que je m’égouttais le roseau pensant qui ne pense qu’à une chose.
— "Causant une gouhande insatisfaction populaiheuhou dans les ouhan de ses fouhè de mizèèèèèheuhou colonihalissss, oh ma douleu ma douleu ma douleuheuhou, enfouahé de Bahouack Bâââma, faux-fouèèèèè."
D’accord, Gandou, on a compris. Merci.
— "Et cette fouhipouille de Bahouack blanchi fit tihouer su la fou en colèheuhou. Et ce fut la ouhévolution populaiheuhou dans les ouhan de nos fouhèèèèèè de mizèèèèèè, ô là là ma douleuheuhou.”
Meeeeerci.
— “Et le bon ouhévéhouand Jesse Jackson pendit ce touhaite de Bahouack pa les couheuhouheuhouheuhou, oh là là sa douleuh."
Putain, Gandou, t’as rien de mieux à foutre que de saccager mon Histoire Vraie qu’est même pas encore commencée? T’es lourd, mon pote. Je me respire déjà une journée à la con à cause de ce salopard de RTT alors me cherche pas, d’accord? Tu m’as rendu service et je t’en remercie, mais là, vraiment, tu commences à me bouhizer les houbigno, mon fouhè de mizèheuhou. Mais... mais... le prends pas comme ça, camarade... Et voilà, il est vexé, il tire la tronche. Susceptible, ce Gandoulou, mais pas le mauvais mec, sauf avec les gonzesses où là il est terrible, genre moyen-âge, ouh là, comment qu’elles morflent avec lui, les grognasses. Il exagère. Bon, c’est vrai, les torgnoles elles raffolent toutes de ça en leur for intérieur, les femelles, à genoux elles en redemandent, c’est dans leurs gènes, elles disent ‘non’ mais elles pensent ‘oui’, ça les fait trop reluire, elles ne peuvent pas l’avouer à cause de leur éducation soixantehuitarde mais au fond d’elles elles en rêvent toutes, elles en profitent en privé quand elles ont la chance de tomber sur un Vrai Homme, j’sais bien, j’ai mes souvenirs du Tonkin, de Djibouti, de la Terre de Feu. Mais quand même, il abuse trop avec les pouffes, le Napo, il oublie le contexte. On n’est pas à cavaler dans sa brousse natale ici, on est en France, un jour il en délatera une qui ne comprend pas l’ambiance de la savane et ça finira au tribunal où y’a que des féministes qui ne connaissent rien à l’Amour. Il morflera sévère pour avoir juste respecté ses traditions un peu loin de son territoire de chasse naturel. Et il ne pourra pas dire que Bellemoule ne l’avait pas prévenu, hein, je le lui dis assez souvent que nous les Hommes survivons dans un pays de fiottes politiquement correctes, depuis vingt ans qu’il crèche à Paris il devrait le savoir, Napoléon-Bonaventure, se méfier un peu plus de la démocratie avancée qui cause que des emmerdes aux Vrais Hommes restés près de la Nature, notre Mère à tous. Napo, quand il conte fleurette il devrait la jouer un peu plus finaud, se déguiser en progressiste qui bande mou et qui passe l’aspirateur. Mais non, il reste entier, sans concessions à l’air du temps, sincère, fidèle à ses ancêtres dans les baobab, un modèle d’intégrité culturelle, et un jour ça lui retombera dessus. On vit vraiment une époque de merde, j’vous l’dis, en Occident y’a plus aucune place pour l’Aventure. Des hamsters on est devenus, mes frères, des lapins angora, des chapons comme tous les p’tits pédés qui passent à la télé pour vendre leur camelote interchangeable. Y’a plus d’Hommes en France. Presque plus. On est une espèce menacée sans qu’un seul de ces gros dindons d’écolos arrête de tirer deux minutes sur son cône pour nous sauver de l’extinction, Napoléon-Bonaventure, Émile Louis, Bertrand Cantat, Francis Heaulme, Pierre Bellemoule, les Hommes, les Vrais, les amants à l’ancienne, les vétérans de quand y’avait encore un peu d’autorité patriarcale en France, un semblant d’Ordre dans la société qui part en sucette, quand les grognasses filaient droit à coup de ceinturon au lieu de perdre leur temps à se libérer d’on se demande bien quoi, elles savent pas elles-mêmes. Ben oui, il s’est gouré de siècle, Gandou, un jour toutes les pédales au Pouvoir lui feront payer sa liberté de penser, toutes les pétasses hystériques à son cul qu’il aura le Napo, au pilori mon fouhèèèèè, qu’il va alors salement en regretter le bon vieux temps de ses 2o ans sous Amin Dada où la vie quotidienne ça avait carrément une autre gueule pour les guerriers masaï. Enfin bon, c’est sa vie privée au Napo, je juge pas, je constate, je le mets en garde, il en fait ce qu’il veut. En public il est pas mal genre pénible monomaniaque, Napoléon-Bonaventure, vous z’avez pu constater, monté sur rails et pas d’interrupteur pour l’arrêter, mais faut le comprendre, il a subi tout son cursus universitaire à Bamako ou dans un trou de ce genre, intellectuellement ça marque son homme, y’a des séquelles, on ne leur apprend pas les mêmes choses que dans les pays civilisés, alors quand ils quittent leurs cases ils sont perdus, ils s’imaginent des choses. Ah oui, faut voir comment ils sont dressés là-bas, ça rigole pas. Ils en ressortent formatés à vie, pire que des témoins de jéhovah, des militants d’extrême droite ou d’extrême gauche, des scientologues, des vendeurs d’encyclopédies et autres naturopathes de mes deux amandes. Depuis qu’il a reçu son diplôme d’ethnologue du tiers monde, le Gandou, quand il chope une poussière dans l’œil il te pond une thèse de 6oo pages pour démontrer que c’est à cause de la colonisation. Tout ce qui se passe dans sa vie c’est toujours à cause de la colonisation, Napo, c’est pratique, comme ça il est sûr de ne pas se tromper quand il cherche le coupable, c’est toujours ce bon docteur Schweitzer qui n’est plus là pour se défendre, c’est fastoche. M’enfin, si ça l’arrange de penser comme ça, hein, c’est pas un souci, chacun a le droit de pédaler dans son objectivité scientifique personnelle tant que ça ne perturbe pas le bizness, et puis ça l’occupe mon Napo, et au moins pendant qu’il révolutionne la ‘méthodologie des sciences humaines’ il ne passe pas ses journées à boire de l’eau de feu en fumant des herbes de Provence... et c’est tant mieux, vu qu’il ne tient pas plus la picole que la fumette, dès qu’il se défonce ça trouble l’ordre public, ça réveille le Bokassa qui sommeille en lui, on est obligé de planquer sa machette, jouer les gardiens de la paix, c’est pénible. S’il avait un poil plus le sens de l’humour il serait parfait, le Napo. Il prend tout au tragique, voilà son problème. C’est dommage, il se fait du mal pour rien et c’est les gonzesses qui trinquent, putain, les pauvres, qu’est-ce qu’elles reçoivent ses p’tites étudiantes en anthropologie. Il en ramasse une ou deux après chaque cour magistral et il les emmène dans sa garçonnière pour faire des travaux dirigés. Oh là, j’en ai déjà récupéré deux-trois qu’on aurait dit des œuvres de Francis Bacon, j’en avais même des scrupules à leur mettre une deuxième couche derrière lui, c’est dire, m’enfin... après être passées entre les pattes du Napo elles sortent trop rôties à point les p’tites disciples de Claude Lévi-Strauss, les orifices en ouverture maximale et le consentement en fusion, faut pas gâcher la marchandise, et on leur fait surtout ça pour leur bien, leur équilibre, leur connaissance du social, et ça leur fait des souvenirs pour les longues soirées de quand elles auront épousé un maître de conférence qui gaspille ses nuits à transpirer du cul dans son p’tit gilet en laine en relisant les œuvres complètes de je ne sais quel blaireau illisible. “Ahouimebowé, dans la jungle, téhouible jungle, Napo et moi on a tihé not’ coup ce souah, ahouimebowééééééé”. Trop beau duo qu’on forme lui et moi sur un plan sentimental, j’vous assure —il sabre recto, je console verso, on renvoit le paquet aux parents... 15 ans de labeur sensuel en binôme complémentaire, pas un couac, y’a pas de raison que ça s’arrête. Mais en dehors de nos activités sportives j’aime autant qu’il reste un peu loin de moi, il me fatigue pas mal à causer tout le temps comme ça. Il est trop spide, Napo. Trop à fleur de peau, trop dans le ressentiment de reproche historique, trop dans la volonté de faire payer aux filles les exactions de leurs aïeux, ce qui est une forme de courage. En même temps, faut se mettre à sa place, il aurait tort de se priver. Dans le milieu universitaire où il navigue ça lui est facile, y’a qu’à lancer son filet, le discours est rodé, le gibier préparé depuis son plus jeune âge, les petites tiersmondistes ça tombe dans ses bras comme des bouteilles de pastis ‘marque repère’ au SuperU d’Aubervilliers un jour d’Assedic. Pourquoi il se ferait chier, hein? Comme il ne peut pas changer le monde ni revenir sur l’Histoire, Napo, il déculpabilise des sphincters anticolonialistes, c’est trop tentant pour lui. Psychologiquement, on peut pas lui en vouloir. On ferait pareil à sa place. Juste il faudrait qu’il devienne un peu plus coule. Qu’il prenne exemple sur moi... car lui, quand il me traite de "face de yaourt" j’en ponds pas toute une basilique, j’en massacre pas l’entrée des artistes d’une fille d’intellectuel engagé, qui sera obligée de dormir sur le ventre pendant six mois. M’enfin, à chaque fois le papa comprend, il est aussi progressiste que sa fille, ça aide au coulissage métissé. Vive le relativisme, quelle bande de nigauds surculturés dans du vent qui leur revient dans la gueule, c’est incroyable mais ça marche... Enfin bon, passons, à son âge on ne le changera plus, Napoléon-Bonaventure, et à chacun ses petits travers. Du moment que tout le monde y trouve son compte et que l’affaire est classée sans suites, hein... que demander de plus?
Donc c’est Pierre Bellemoule et ses Histoires Vraies, bande de petits veinards et autres amateurs de vérités cachées par le Pouvoir cohohouhompuheuhou, bwana. En passant je vous aurais bien présenté mon copain Napo mais je crois qu’il est rentré bouder dans sa case, flanquer une raclée à sa pauvre Simone qui en plus de faire la vaisselle porte sur son dos de bourreau toute l’histoire de la traite négrière. Bah, vous aurez l’occase de le revoir, mon Gandou, il passe chez moi un peu trop souvent. Quand je pense que y’en a qui osent prétendre que je suis raciste, c’est n’importe quoi. Raciste, Pierre Bellemoule? Je l’aime, mon Napo. Tant qu’ils font pas chier j’ai jamais rien eu contre les races inférieures, moi, les métèques sont tous mes frères en Jésus Christ, y compris les sous-hommes et même les romanichels voire certains chinetoques, restons objectif. La preuve, j’ai gagné tous mes procès, grâce à mon attaché, maître Louis Lanhières. Un pro. Maître Louis Lanhières serait capable de faire condamner Ben Laden pour islamophobie devant un tribunal taliban, j’vous jure. Un cador, Lanhières. Si maître Louis Lanhières avait plaidé dans l’affaire Ranucci, on pourrait encore croiser dans la rue ce pauvre mec dans son immonde pullover rouge. Mais bon, Justice fut rendue. Après tout, oser sortir dans la rue en pullover rouge ça mérite la guillotine, minimum. Enfin... j’dis ça, j’dis rien, on ne commente pas une décision de Justice, comme on dit quand on est emmerdé, dans les ‘milieux qui s’autorisent des trucs’. Quelle comédie... m’enfin, on s’en tape.
Mais venons-en au fait, ce grand enfant de Napo m’a foutu à la bourre et j’ai pas toute la journée. Ouais, elle démarre mal cette Histoire Vraie. Je la sens pas. Mais bon, faut ‘faire le job’, comme dit le nabot maqué à la macaroni qui n’a plus une seule pièce d’origine, à part le cerveau encore dans son emballage d’origine. Ah cette pauvre pintade customisée, vous imaginez son état de désespérance intime? Paraît que même Laurent Fabius y a enfourné son gland pas très catholique... misère... se faire chibrer par Fabius... pour une femme, comment s’en relever? Pas étonnant qu’elle finisse dans le pieu d’un vendeur de farces et attrapes. C’est pas François Chérèque qui dira le contraire, vu la manière dont il se tenait le cul en sortant de l’Élysée à l’issue de la ‘réforme des retraites’, en pleurnichant “adhérez à la CFDT, qu’il disait...”. Ah là là. Mais à la CGT c’est pas mieux, des mois qu’il s’assied sur un coussin en couinant ‘ah! ah!’, Bernard Thibault. Ah là là là là. Mais “la lutte se poursuit sous une autre forme”, nous voilà donc rassurés sur les acquis de la Résistance, ou je ne sais quoi. Indignez vous! mes bien chers frères. Quel cirque... Enfin bon, c’est pas le sujet.
J’espère que vous avez la frite, m’sieurs-dames, aujourd’hui va pas falloir mollir de la merguez dans l’ascension du mont de vénus. On a du lourd sur le butagaz. Ouais, ça va sulfater genre Chicago 1931. D’ici ce soir, y’en a plus d’un qui aura ramassé ses dents par terre vu qu’aujourd’hui, dossier mega-giga-explosif qu’en comparaison “l’agent orange” c’est du jus de carotte biologique pour gosse de riche déguisé en clodo altermondialiste. Mais pas de blème, Bellemoule est aux commandes, maillot du meilleur grimpeur épistémologique et jamais chopé à l’antidopage en cinquante ans de carrière professionnelle, z’avez pas à avoir peur, je contrôle la Vérité, toute la Vérité, rien que la Vérité —la routine, quoi, fils de putes.
Seulement, je vous préviens tout de suite: aujourd’hui, va pas falloir me prendre le chou. Foutue journée, que des emmerdes depuis que je suis levé, j’suis pas d’humeur à supporter les remarques de pinailloux de la Licra et ce genre de limaces subventionnées par nos impôts. En plus j’suis tout seul, fait chier. Ma secrétaire, miss Chesterton, figurez-vous qu’elle a posé un RTT ou un truc du genre. RTT, on se moque de qui? Ah ben ça, hier encore je savais même pas que ça existait, le RTT. Pas venir au boulot en plein milieu de la semaine, c’est n’importe quoi... encore une nazerie de socialiste. Ah on peut dire qu’ils auront fait du mal à la France, les socialistes. Heureusement, on n’est pas prêt de les revoir, les socialistes, les gens ont mis le temps mais z’ont fini par comprendre quel genre c’est, les socialistes. Pas que le nain agité soit beaucoup mieux que c’te vieille pelure de Mitterrand, m’enfin, lui, au moins on est sûr qu’il ne signera pas le pacte germano-soviétique, ça limite la casse en préventif, mais quand même, notre miniprésident je trouve que sa grosse a une sale influence sur lui. En politique faut toujours se méfier des gonzesses, ça cause que des problèmes, demandez à Strauss-Kahn. En politique, la stagiaire de l’ENA c’est une grenade dégoupillée dans un ascenseur bondé. Jamais de gonzesses en politique, c’est le b-a-ba. En politique, les gonzesses c’est comme la coke ou le Jack Daniel’s, faut garder ça pour les loisirs, hors champ, quand les fouille-merde sont partis se coucher. Enfin bon, miss Chesterton est en RTT, sur le plan de la modernité on se croirait à Vladivostok en 1979 mais je suis bien obligé de l’admettre, le RTT elle en a le droit dans ce foutu pays qui barre en brioche collectiviste. Si les gens ne bossent plus, qui qui va payer ma retraite? RTT de mes couilles, mon indispensable miss Chesterton n’est pas là, c’est qui qui va me pomper aujourd’hui? Le chat, p’t’être? Pfff, salauds de socialistes qui poussent les honnêtes travailleurs à la branlette. À mon âge... Foutue journée, j’vous dis. Y’aurait bien mon attaché, Lanhières, au prix où je le paye il ne pourrait pas décliner un p’tit pompier les yeux fermés, mais bon, au-dessus de douze ans il a des réticences morales, mon Loulou, et en plus il est pas là non plus, il est en vacances en Indochine, pour visiter les pagodes tibétaines qu’il dit, ça doit pas être fastoche de trouver une pagode tibétaine de moins de douze ans, enfin bon, c’est son problème, j’me fais pas de souci pour lui, c’est un homme de ressources, Lanhières, un crack, le genre à te dénicher un bar à putes impubères dans le fin-fond du désert de Gobi un soir de noël et à repartir les poches pleines et les couilles vides. N’empêche que moi, toutes ces absences ça m’arrange pas. Et en plus la femme de ménage ne vient que demain, j’suis vraiment tout seul avec le chat qui est bon à rien dans ce domaine. Ah oui, foutue journée. J’aurais pas dû le froisser, le Gandoulou, on aurait trouvé une solution de compouhomi interéthnique, mon fouhèheuhou. Mais il s’est cassé le Napo, rouge Mélenchon, parti expliquer les rapports Sud-Nord à sa Simone, à moins qu’il soit allé noter une de ses étudiantes. Résultat, j’suis grillé pour la gâterie populaiheuhou. Bon pour la veuve poignante, le Bellemoule. Question image de marque, ça la fout mal. Un homme de mon rang, pensez-vous. Saloperie de RTT. Foutus socialistes, j’te liquiderais tout ça vite fait, moi, à la serpe ou au RoundUp. Foutue journée... vivement ce soir, que j’me piaute.
Et hier soir c’était pas mieux. Y’avait foutebaule. France-Allemagne. On a perdu, comme en ’4o. Enfin, quand je dis ‘France-Allemagne’, à la télé on avait plutôt l’impression que c’était Gandoulou-Allemagne. Ah si, y’avait un blanc dans l’équipe de France, sans doute un quota pour représenter les minorités de ce pays, une forme de discrimination positive. Il courrait vite, le blanc, on le comprend, il voulait pas finir dans la marmite à la troisième mi-temps. Mais on a quand même pèheuduheuhou. Comme d’habitude. Pfff. Z’ont pas assez faim, nos joueurs, j’vous l’dis, sont trop gras, on dirait des lycéens. Notre équipe de France du Cameroun, là, lardus comme ils sont faudrait tous les mettre dans les buts et les scotcher entre-eux, ce serait notre seule chance de finir sur un o-o. On gagnerait pas mais au moins on ne perdrait plus, et on économiserait le salaire de l’entraineur, vous savez, c’t’espèce d’allumé qui lit l’avenir dans les boyaux de maquereau. Ah oui, de nos jours, le foutebaule français, pour un patriote c’est trop déprimant. La prochaine fois je regarde ‘commissaire Moulin’, au moins là on n’est pas à Dakar et ça finit pas à o-3 dont un contre son camp.
Et puis en plus je me tape un moral de mec qui pointe à la corde à France-Télécom, en plus. Depuis que mon ami Jörg Haider nous a quittés, j’arrive pas à m’en remettre. Ah ça, la perte de Jörg, c’est une tuile pour l’Humanité évoluée. Un vrai patriote, Jörg. Un homme de bien, un humaniste. Il nous en faudrait plus, des comme ça. D’accord, il avait bu 2-3 bières avant de prendre le volant, m’enfin, on n’est pas des tarlouzes. Et c’était un bon fils, Jörg. Il allait à l’anniversaire de sa vieille mère. Et voilà, bêtement, l’accident même pas de chasse, comme un pauv’con d’ouvrier qui va perdre sa triste vie à l’usine. C’est pas juste. Les ouvriers on s’en fout, y’en a plein partout qui chialent sur leurs bleus de travail, on ne sait plus quoi en faire à Pôle-pote des ouvriers, le plus simple ce serait de les délocaliser en même temps que leurs usines mais on peut pas, ça ferait trop d’histoires avec tous ces espèces d’intellectuels de mes couilles, alors on les garde les ouvriers au chômedu, on essaye de les occuper un peu, ils font de la ‘formation’ ces cons, des mecs qu’ont coupé de l’acier pendant trente ans on leur apprend le logiciel, des conneries comme ça, pour pas qu’ils se pendent dans leur garage pendant que maman regarde ‘plus belle la vie’ avec Melvin à la gaimeboye et Jenifer qui se fait fourrer par tout le quartier. C’est ridicule. C’est vrai, quoi, un ouvrier au chômage, si il se viandait en allant à la formation du logiciel qu’il utilisera jamais, qui s’en rendrait compte? Tandis que des Jörg Haider ça ne se trouve pas sous le sabot d’une Marine Le Pen. Putain, mon pote Jörg, mourir en allant voir sa mère, j’suis dégoûté... C’est pas à José Manuel Barroso que ça arriverait, un pareil accident. Il n’a pas de famille, pas d’amis, Barroso, sa mère l’a renié. Seul comme un chien galeux, Barroso. Alors il se venge sur nous, il construit l’Europe de demain. Saloperie d’Europe. Ah ils nous ont bien baisés, à l’Europe. Si ça se trouve, le RTT c’est l’Europe. Ce serait leur genre à moitié socialiste, à l’Europe, un peu cosmopolite, genre franc-maçon, chevelu, alcoolique, anarchiste, toute cette racaille bigarée qui traîne toujours un peu du côté de la mosquée quand c’est pas à la synagogue, tous des circoncisés et pas que du jonc. Quel ramassis de vauriens, l’Europe. On a dit non le 29 mai 2oo5, on a dit non, faut respecter notre non populaire, bande d’enfoirés fédéralistes qui reculent devant rien pour nous enfiler à sec, genre Gandou avec ses étudiantes de 3è année. Putain, non seulement à l’Europe ils nous ont sucé nos francs mais en plus ils nous ont collé le RTT qui m’oblige à revenir à mes pratiques d’adolescent timide. Quelle sale race, l’Europe. Te ferais péter tout ça, moi... ça traînerait pas, façon Jean-Marc Rouillan mais avec quand même un peu plus d’envergure dans le résultat, ben oui, c’était un ramasse-miettes le bien nommé Rouillan, 2o ans à se branler dans sa cellule pour deux malheureux pédégés qu’on a remplacé aussi sec y’a pas de quoi la ramener sur l’échelle de la Révolution Planétaire, et en plus ce gros naze se fait reboucler comme un débutant en racontant à un journal bourgeois qu’il n’a pas fait grand’chose de sa triste vie, ce qui est vrai au vu du résultat. Mais quel pignouf, quel âne. Si on ne voit pas grand, Rouillan, autant rien faire, écrire des polars engagés ou ce genre d’âneries, ça pisse pas loin et ça change rien mais on a moins l’air d’une buse inefficace, médite ça, Rouillé, t’as le temps, logé-nourri-blanchi aux frais du citoyen, reparti pour cinq ans de branlette, de quoi réfléchir en toute tranquillité fachiste. Nous faudrait un bon décrassage général, j’vous dis, à la soude caustique. Seulement on n’est pas encore assez, des patriotes, mais ça progresse. Et en plus on a perdu notre Jörg. C’est en 1945 que tout a commencé à merder. Salauds d’américains qu’en sont rendus à élire l’oncle Tom pour sauver leur chemise, on rêve. Pays de dégénérés. Europe de mon zob. On est entourés de socialistes, de traîtres, d’antipatriotes, de profiteurs, de la cinquième colonne, d’infiltrés d’Al Qæda. Ils sont partout, comme des cafards. Qu’elle crève, l’Europe soviétique de Bruxelles. Parti comme ça, on finira tous la queue coupée à montrer cinq fois par jour son cul dans le sens contraire de la Mecque. Et ce sera trop tard pour pleurnicher après les Vraies Valeurs Chrétiennes. Europe de merde, antichambre de notre assimilation mondialiste, faut ratiboiser tout ce cirque antipopulaire. Et redevenir français. Chez nous. La Constitution dans une main et le fusil Lebel dans l’autre, comme en ’14. Y’a que comme ça qu’on s’en sortira, vous verrez. À la trique! On y viendra, on y viendra...
Et pour couronner le tout, j’ai mes hémorroïdes qui repartent à l’assaut. Et en plus ma pipe à eau est bouchée. Et mon stock de Jack Daniel’s est dans le rouge. Cette planète est une poubelle qui déborde de partout. Saloperie de RTT. Saloperie d’Europe. Alors vous voyez, faudra pas venir me peler aujourd’hui, j’ai ma dose. Et Gandou a oublié sa machette chez moi.
Pigé?
Donc aujourd’hui, mes petits, l’indispensable Pierre Bellemoule va aborder un sujet géopolitique d’intensité majeure: l’allée en gravillons blancs. J’en vois un qui ricane, il a tort. Car l’allée en gravillons blancs c’est tout un programme, l’allée en gravillons blancs, palpitant et tout et tout, rempli de rebondissements, de coups de théâtre, tout ça. Pensez-vous... l’allée en gravillons blancs, si ça fleure bon la tragédie grecque, Sophocle, Euripide, Homère... ces petits slips antiques qu’avaient rien sous la toge, Pierre Bellemoule va tous les enfoncer haut la main avec son Histoire Vraie de l’allée en gravillons blancs. Z’allez voir c’que vous z’allez voir... Mais pas d’impatience, les amis... ça viendra quand ça devra, vous connaissez ma devise... non?... vous connaissez pas? Hé ben suffit de demander poliment, voilà. Ma devise: avant l’heure c’est pas l’heure, après l’heure y’a plus rien qui urge. Méditez-ça. Alors on garde son calme, on vérifie son paquetage, on embrasse mémère une dernière fois et on se prépare à affronter cette terrible allée en gravillons blancs de malédiction. Tout baigne comme des miettes de thon dans leur huile, vous pouvez me faire confiance, je suis quand même Pierre Bellemoule. Et franchement, entre nous, entre quatre z’yeux, d’homme à homme... ou femme (pour être sûr de nos jours, hein...), vous me connaissez maintenant... vous savez un peu qui je suis, de quoi je peux me montrer capable pour mener à bon porc ma boîte de pâté Hénaff, hein... vous avez lu l’Histoire Vraie du Vioc Viox Vlan... vous êtes avertis et en valez donc deux même si ça vaut pas lourd, faudra pas aller vous plaindre à la SPA... y’a pas menterie sur la marchandise, vous n’êtes pas sans ignorer que je préférerais me faire couper les bolloques au couteau à pain par une mémé parkinsonienne plutôt que de transiger sur la déontologie. Hé oui, je suis comme ça, tout entier au service de la Science avec Conscience... oui, je suis un acharné de la Vérité Vraie... un fou-furieux prêt à tous les excès pour Raison Garder... un Solutionneur Final de Modeste Vertu Mitoyenne... un patriote, comme feu mon ami Jörg, alors, franchement, vous me voyez, moi, Pierre Bellemoule, scientifique en pleine phase géostationnaire, vous me voyez, moi, vous entraîner dans l’eau tiède de ces tarlouzeries d’allée en gravillons blancs? c’est pas sérieux... c’est pas crédib’ une demi-seconde... abracadabrantesque comme dirait l’autre escroc qui fut un jour garant de la Constitution, laissez-moi rigoler.
Et pourtant, si. On va causer de gravillons dans l’allée.
Gravillons blancs.
Éloignez quand même les enfants, on ne sait jamais. L’allée en gravillons blancs, chez Bellemoule ça peut faire des disparus et des mutilés, voire de grands brûlés ou même des ectoplasmes électeurs de Bayrou, des centristes mous vendus à l’hydre fédéraliste qui nous a sucé tous nos francs, ça peut faire des morts, parfaitement —et je ne vois pas ce qu’il a y de choquant, des morts il y en a partout, tout le temps, c’est la vie, alors pourquoi pas des morts dans une Histoire Vraie sur l’allée en gravillons blancs? Non mais. Faut pas être borné comme ça, faut pas rester scotché à de petites certitudes branlantes qui sentent le moisi et la soupe pas fraîche des flippés de l’Insécurité. L’allée en gravillons blancs tout mimi tout crissant tout pavillonnaire, mon fouhèèè, dans certaines circonstances ça peut se révéler plus mauvais qu’un tract gauchiste mal ronéotypé avec plein de fautes de syntaxe et un contenu à enculer la momie de Lénine par une nuit sans Lune. On dirait pas, hein, l’allée en gravillons blancs, à première vue ça a l’air aussi inoffensif qu’une bouteille de Tourtel dans le frigo de Ségolène Royal, mais... ouh là! prudence... faut pas croire tout ce que raconte Bruno le Jardinier dans ses émissions à la con où qu’il nous explique comment optimiser le potager à mémé. Il a été trotskiste, Bruno le Jardinier —ça vous en bouche un coin, pas vrai? Bruno le Jardinier qu’on voit comme ça tout mielleux à la télé a bouturer ses cucurbitacées l’œil humide et la lippe goulue sous une trogne de papi à qui on refilerait le clebs à garder pendant les vacances au bord de la mer, sous Pompidou il cassait du CRS en prêchant la lutte armée contre les forces démoniaques du grand capital de la race élue. Véridique. Bon, c’est vrai... c’était il y a longtemps. Maintenant, pour retrouver ses émotions de Grand Soir il épluche le catalogue Jardiland en obtenant de rares, molles et brèves érections sans plus jamais la moindre goutte qui sort au bout du haricot —fait pas bon vieillir, on ne le dira jamais assez. Bruno le Jardinier, avec ses moustaches piquées à Francis Cabrel au milieu des années ’7o et son tablier de chippendale papyboomer, on lui donnerait le petit Jésus sur une culotte de velours... mais c’est trompeur. Double-jeu, double-langage, dialectique révolutionnaire, agent dormant, Bruno le Jardinier, le sécateur entre les dents. Hé oui. À qui se fier, ma bonne dame? Alors je vous le dis et j’ai des preuves: ça craint à max, l’allée en gravillons blancs, Saïgon 1976. Une poudrière remplie de niaquoués cannibaux. Un vrai coupe-gorge. Je puis vous l’affirmer la main sur la pierre: mon allée en gravillons blancs va vous péter à la gueule, les amis, parfaitement, l’allée en gravillons blancs vous fera remonter les balloches (ou descendre les nibards) jusqu’au nombril, je ne sais pas encore comment vu que je n’en suis qu’à pérorer mes intentions comme n’importe quel plus grand penseur de sa génération, mais vous verrez, on va ramasser de la bidoche à tous les coins de l’allée en gravillons blancs, je vous le dis, Ich bin Peter Schönekokillage! Bruno la Jardinière, il va couiner sa mère. Parti pour une reconversion express dans les commandos parachutistes, Bruno le Jardinier. Seulement je vous préviens... va falloir filer doux, tas d’feignasses... on n’est pas au Club Med. Ici, on achève les blessés à coup de gravillons blancs pour pas gâcher une balle. Z’êtes prévenus, bleuzaille. Il est encore temps de faire demi-tour. Avis aux couilles molles: barrez-vous et allez regarder la télé, y’a foute, Cameroun-Cameroun comme d’hab’. C’est pas trop tard pour renoncer à fouler l’allée en gravillons blancs qui mène en enfer. Car si vous vous lancez avec moi dans cette Histoire Vraie, putain, abandonnez tout espoir de retour. Vos grosses sont pas prêtes de revoir vos sales tronches de fils de pute, elles se consoleront avec les pieds-plats de l’arrière et leurs petites bites d’assujettis sociaux qu’ont leurs carnets de vaccination toujours à jour. Z’avez signé, c’est pour en chier. Je ne vous prends pas en traître, z’êtes d’emblée mis au parfum. Ceux qui veulent rester restent à chevaucher l’allée en gravillons blancs mais parmi eux, plus d’un ne va pas tarder à tirer la tronche d’un "vraie gens de la vraie vie" qui vient de se faire fourrer un charbon ardent dans le trou de balle, et faudra pas venir m’éplucher le jonc avec ces histoires de Cour Européenne des Droits des Tafioles. Ici, la Convention de Genève on s’en torche la queue après les sodomies collectives. Compris? On est comme mon ami Jörg, on n’est pas des pédés et on vous encule. On est chez Bellemoule, pas chez le pissecologue assermenté. Alors le premier qui fait sa précieuse genre “oui mais moi je lis des vrais livres de chez Gallimard” c’est fessée à l’ortie cul-nu devant tout le monde, crévingtdieux, et tout le régiment qui t’offre ensuite ses hommages les plus profonds dans la plus pure tradition gaullienne, à la Dominique de Villepin. F’ra pas deux fois l’mariole avec moi, vous préviens. Vais vous faire voir ma pédagogie, tas d’salopiauds liquéfiés dans les avantages sociaux financés par le tiers monde. Allez, en rang par deux! épuvitkeça! Non mais. Qui qui m’a foutu d’pareils polichinelles? Pas s’étonner après si le niveau baisse... ça prend l’eau de toute part, ce rafiot, la ligne Maginot est enfoncée, ça grouille de panzer jusqu’à Dunkerque, saloperie de RTT. Ah elle est belle, la France, une province du no man’s land européen que c’est devenu, la France, à la botte des américains, vendue à la juiverie et aux arabes, tout ça c’est kif kif, c’est les panzer, c’est Ben Laden ou Gourion, c’est Washington, c’est l’Europe de Maaastrique. C’est foutu, la France. Mais ici on est chez moi, Pierre Bellemoule, et chez Bellemoule le capitaine c’est Bellemoule, et s’il le faut je sombrerai avec le navire et tous ses passagers, crénom! Le premier qui essaye de s’enfuir, au bout d’une corde! Pour l’exemp’. Bon, j’espère que les choses sont claires. Chez Bellemoule on reste pas à se branler les couilles en attendant la quille. On est là pour apprendre et fermer sa gueule, sacs à merde! Ça t’fait rire, mon p’tit Kévin?... m’f’ra cinquante pompes. Tout de suite. Au pas d’gymnastique, nat’djeuh! Tu sais que j’aime pas avoir à me répéter, mon p’tit Kévin, ça me met tout colère et j’en arrive à commettre des actes que je regrette dans le secret du confessionnal. Pigé? ’mi-tour droite... droooât’!!! Gnnnnnnn, ça ira pour cette fois. Silence dans les rangs! j’veux entendre une mouche péter. Kévin, ’spèce de trou du cul d’ta mère fourrée ch’qu’à la glotte, j’ai dit cinquante. Cin!quant’! Tu sais pas compter ch’qu’à cinquante, pine de chat? Et j’t’ai à l’œil, gras du bide! Bon, j’en étais où?... Oui. C’te saloperie d’allée en gravillons blancs. Putain de malaria, Taïwan 1967, c’te putain de malaria... oublier... presque plus de Jack Daniel’s, putain de béri-béri, Salvador 1983, on s’est fait aligner comme à la fête foraine, bordel, aucune couverture aérienne, rien qui suivait derrière, un vrai peloton d’exécution, Kolwezi 1978, putain de fièvre jaune, Saïgon 1976, les viets pullulaient comme des fourmis dans les jardins de l’ambassade pendant qu’on assurait l’évacuation des grosses huiles quand ça fusait de tous les côtés de l’allée en gravillons blancs sans même une giclée de napalm pour te nettoyer le plus gros de cette vermine galopante, bordel de chiotte, ils branlent quoi au QG? Putain d’allée en gravillons blancs... fallait vraiment avoir des couilles au cul pour la traverser, cette allée en gravillons blancs, Saïgon 1976. Z’en avez rien à foutre, tas de trous du culs planqués, pouvez pas comprendre, ouais, c’est ça, allez tondre vos pelouses et torcher vos gniards, ’culés, Bagdad 1991, putain de choléra, c’est là qu’on aurait dû le finir le Saddam, à la Caucescu, à la Mussolini, à la Caligula, à la Borgia, à la Staline, à la Gandoulou qu’a picolé. Mais bon... on a reçu des ordres... le Devoir. Putain de Devoir. L’allée en gravillons blancs, Saïgon 1976. Servir et mourir. Putain d’allée en gravillons blancs. Faut que je respire. Plus de Jack Daniel’s, putain, faut qu’j’me sèche une mousse ou n’importe quoi de tétable. Bougez pas, j’reviens. Le premier qui bouge, ses roustons serviront de boucles d’oreille à la reine d’Angleterre. Pigé? Alors pas bouger. Saïgon 1976, putain d’allée en gravillons blancs. Tout ça c’est à cause de l’Europe. Saloperie d’Europe. Saloperie de Barroso, seul comme un chien galeux, bien fait pour sa sale gueule. Non mais vous avez vu sa gueule à Barroso? vous lui confieriez les clefs de votre bagnole, vous, à un tel Judas de péplum? Barroso, dès qu’il fait un pas on entend le tintement des 3o deniers au fond de sa poche. Ah bordel, c’est vraiment pas ma journée, quel pays à la con, plus une goutte de Jack Daniel’s. Saloperie d’Europe, nous ont piqué nos francs, on leur a dit non le 29 mai, tous des socialistes. Saloperie de béri-béri. Saloperie de RTT. Saloperie de palu. Saloperie de RTT. Saloperie d’hémorroïdes. Saïgon 1976. Saloperie de RTT. Saloperie d’allée en gravillons blancs. Saloperie de RTT. Allez vous faire pendre ailleurs. J’savais bien qu’j’aurais mieux fait d’y rester, à Dien Bien Phu.
* * *Publié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu

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