La musique populaire du Salento est l'héritière d'une tradition où les influences culturelles sont devenues des apports "naturels" résultant des siècles de dominations les plus diverses, mais surtout des échanges avec d'autres peuples de la Méditerranée. Pendant des siècles, cette région a été le carrefour des mondes latin et grec: non seulement Athènes, Rome ou Byzance ont laissé des traces profondes dans la région du Salento, mais aussi l'Islam et l'Espagne, ou encore les civilisations nomades.
C'est ce mélange complexe d'influences culturelles qui caractérise les chants et les pizziche du Salento.
La traditions du Salento est composé de chants de travail, de chansons d'amour en dialecte et en grec salentin (un ancien dialecte de cette région dérivé du grec ancien), de chants de révolte, et surtout de pizziche de core (du coeur) et pizziche tarantate.
La pizzica, c'est la grâce et la sensualité de la chasse amoureuse mise en scène par la pizzica de core, ou la tragedie du duel à mort auquel se livrent des hommes armés de couteaux dans la pizzica scherma. Ces deux danses dérivent des mêmes rythmes que la pizzica tarantata, dont elles gardent la force libératrice et le charme antique.
Par la percussion obsédante du tambourin, les musiciens se réapproprient des gestes enfouis et oubliés, renouent avec la pratique d'une culture ancestrale.
La tarentelle est sans doute la plus connue parmi les danses traditionnelles de l'Italie du Sud. Née
Aujourd'hui la pizzica-pizzica en tant que thérapie à travers la musique n'existe plus, mais ses rythmes entraînants vivent toujours dans les chants et les musiques traditionnelles du Salento, Mélange de sacré et de profane où à des rites qui puisent leur racines dans une culture pré chrétienne se joignent des invocations aux saints protecteurs des malades (St. Paul en particulier), la pizzica-pizzica à connue ces derniers années un grand retour de popularité et les "nuits de la taranta" remplissent en été les places des villages du Salento, sur lesquelles on se livres à une danse hypnotique jusqu'au matin.
La Tarentelle, une musique et une danse rituelle: 2000 ans d'exorcisme musical dans le sud de l'Italie, le rythme a toujours été lié à une danse diabolique : la Tarantella. Depuis plus de 2000 ans, les gens pensent que c'est l'unique moyen pour échapper à la piqûre de la tarentule, l'araignée noire. Si vous etes piqué, le poison remonte le long de votre jambe, vous avez alors des spasmes qui sont à l'origine du rythme de la Tarantella. Cette danse est la seule solution pour contrôler l'agonie diabolique, le rituel et la musique hypnotique vous libèrent du poison.
Ce rituel païen est issu de la Grèce et de la Rome antique qui embrassait volontiers le mode de vie de Dionysos. Au cours du Concile de Trente, le rythme est banni de la musique et la Tarantella condamnée à disparaître. Mais tard dans la nuit, dans les fermes ou dans les campagnes profondes, les tambourinements sont réapparus et le rituel oublié a continué à travers la nuit. La Tarantella est alors devenue la danse de la résistance. Contre les dogmes du Pape, contre les répressions, contre la suprématie de la culture citadine.
Le pouvoir de ce rythme, la passion des mélodies et la sagesse des paroles ont amené la Tarentella jusqu'au 21ème siècle. Puis doucement, les jeunes ont pris le relais des anciens, le rituel s'est rajeuni et il jouit maintenant d'une nouvelle vie et d'une nouvelle résistance dont les hommes sont en proie.