Je pensais à toute cette énergie, qu'on passe à trouver comment être mieux qu'un autre, plus fort, plus réussi, plus abouti. Je pensais à tous ces gens, qui n'ont que pour but d'engranger encore et toujours. Je pensais que si on en consacrait même la moitié à se faire du bien, à se dire qu'on s'aime, on aurait avancé un peu.
Aujourd'hui j'avais une discussion insensée, sur les injustices de ce monde. On a fini par me dire que la réalité était ainsi et que je n'allais pas la changer. J'ai répondu qu'elle était bien triste cette réalité et que moi j'avais envie de croire que si, on pouvait changer les choses. J'ai eu sur moi des regards condescendants, face à ma réponse de petite fille. Pourquoi ? Personne ne trouve ça triste ? Ca ne remue les tripes de personne tout ça ?
Mais avant de prendre mon bâton de révolutionnaire, je pensais d'abord à une toute petite échelle. Je pensais à cet amour qui me brûle parfois, envers mon entourage. Je pensais que j'aurai aimé en faire plus, en dire plus, en crier plus sur les toits.
Je pensais qu'on le cachait pas mal cet amour, qu'on le réservait parfois à une seule personne. C'est déjà bien, remarquez, une personne. Certains n'en ont peut-être même pas une. Mais pourquoi réserver les mots, les gestes, les déclarations immenses et les surprises ? Pourquoi ai-je l'éternel sentiment d'en faire toujours trop ? Suis-je la seule que cet amour inonde ? Ce trop plein d'amour, pour ma famille, pour mes amis, que je pose en pensée par lettre, et que je n'écris jamais, par peur du ridicule ou à cause de carcans sociaux idiots, suis-je si naïve de le sentir ?
Certains en ont d'ailleurs maaaaaarre de Louloute et de son amour débordant ! Ras le bol de ses messages, de ses icônes roses,
de sa vision de licorne sniffant des paillettes, ras le bol de ses textos à 8 heures du mat sous prétexte qu'un rayon de soleil à la con est venu frapper la vitre de son bus et qu'elle pense à
nous. Ras le bol d'ailleurs de ce blog rose, de bisounours qui dégouline.
Il paraît qu'il faut danser, danser cette valse de glace. S'observer, se tâter, se mesurer et prudemment échanger quelques mots. Pourquoi ? Répéter chaque jour à quelqu'un qu'on l'aime, est-ce donner moins d'importance à ces termes ?
Je pensais qu'une fois encore, je m'endormirai avec le sentiment d'être bénie par la vie et je n'enverrai qu'en pensée à mon tour tout cet amour à ceux qui m'accompagnent.