Magazine Journal intime

Le bus, c’est l’aventure (épisode, euh… 7 ?)

Publié le 25 janvier 2011 par Anaïs Valente

Je vous l’ai rabâché depuis la création de ce blog, mais j’en ai encore eu confirmation récemment : le bus, c’est vraiment l’aventure.  Un peu comme Indiana Jones et le temple maudit, voilà Anaïs Valente et le bus téméraire.

Je suis donc dans le bus (ô, ça vous surprend hein).  Mais je ne fais pas qu’ « être » dans le bus, ou plutôt, je ne parviens pas à « être ».  Je suis tellement molle et fatiguée, tellement perdue dans mes pensées, que mon esprit est totalement ailleurs.  Malgré la violence du chauffeur, qui se croit au circuit de Monaco et prend un malin plaisir à faire des démarrages en trombe pour ensuite freiner brusquement.  Je ne suis d’ailleurs pas la seule à remarquer son attitude, vu que d’autres personnes se retrouvent, comme moi, projetées vers l’avant à chaque coup de frein.  Mais malgré cela, je suis ailleurs.

Ailleurs au point que, lorsque mon chauffeur s’arrête là où je suis censée descendre, je regarde vaguement les passagers descendre, sans réagir.  Puis, après de longues secondes (y’a du monde qui descend, ça prend donc de longues secondes), je réalise que j’aurais dû me lever et marcher, comme disait l’autre.  Il est trop tard, j’entends les portes se refermer.

Alors, plutôt que de pousser un petit cri, me lever brusquement, me faire remarquer par tout le monde et m’entendre dire par le chauffeur, qui a déjà tourné son volant pour quitter son arrêt « trop tard, ma bonne Dame, fallait vous manifester plus tôt », ce qui me rendra rouge coq en chaleur, je ne bronche pas.  Je fais comme s’il était normal que je sois toujours assise là où j’aurais dû descendre.  Pas grave.  Rien n’est grave dans le bus, je descendrai au prochain arrêt et marcherai un peu.  Le tout étant de ne pas oublier de descendre, car à ce train-là (devrais-je dire « à ce bus-là ? »), je me retrouverai au terminus en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.

Le bus redémarre, je tente de rester éveillée et de ne pas sombrer à nouveau dans cette dangereuse léthargie.

Après quelques dizaines de mètres, nous rattrapons un autre bus.  Quand je vous disais que c’était un fangio, mon chauffeur.  Ledit bus allant tout droit, tandis que le mien, de bus, tournera à gauche dans une centaine de mètres, mon chauffeur s’impatiente d’être bloqué derrière le premier bus.  Alors, à quelques centimètres de ce bus, il décide de dépasser, pour se déporter sur la file de gauche et être déjà bien placé pour son futur tournant.  Rien que de bien naturel, en somme.  Sauf qu’il roule comme un malade, je vous l’ai dit et redit (si vous pouviez être attentifs, ça faciliterait le récit).  Alors, son dépassement, il l’entame bien trop tard.  Et moi qui suis assise juste derrière le pare-brise géant, à la première place, je m’en rends immédiatement compte.  Je vois l’arrière du bus se précipiter sur nous.  Je vois mon bus à moi se déporter vers la gauche de justesse.  Je pousse un ouf de soulagement au moment même où j’entends un craquement sinistre.  Je vois alors une énorme masse noire choir sur le bitume.  Le rétroviseur.  Ouiii, un rétroviseur de bus, c’est énorme.  Et noir.

Et mon bus de s’arrêter.  Et le chauffeur de devant de s’arrêter et de sortir.  Et mon chauffeur d’ouvrir sa porte avant et de sortir parlementer avec l’autre chauffeur pour expliquer que c’est pas sa faute (mon œil).  Et moi d’en profiter pour descendre, encore plus près de chez moi que si j’étais descendue à l’arrêt où je devais descendre (vous comprendre ?).

Aaaah, c’est quand même génial, parfois, ces chauffeurs qui ont un accident exprès because j’ai loupé mon arrêt.  Que ce chauffeur en soit remercié pour l’éternité.  Amen.


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