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Lucie

Publié le 25 janvier 2011 par Banalalban

Je m'aime assez bien quand tu me quittes : je me trouve plus sympa.

Quand tu me quittes, je suis plus détendu : j'attends pas après toi, tout va bien, plus de peur, c'est très mieux.

Je me trouve plus détendu quand tu me quittes : je suis moins préoccupé, je réponds de manière courtoise au téléphone et je fais des blagues.

Je souris tout le temps : je suis plus charmant.

Tout le monde me le dit autour de moi : "depuis que Lucie te quitte régulièrement, tu parais plus serein".

Et c'est tellement vrai.

Quand tu me quittes, j'arrête de boire et de fumer : je fais plus jeune, je fais plus mieux.

Si tu pouvais me quitter plus souvent d'ailleurs, ça me rendrait plutôt service. Pas beaucoup non plus, disons juste un peu.

Nous n'avons qu'à dire que tu me quittes la semaine prochaine. Ou bien toutes les deux semaines. Nous pourrions mettre en place un planning très précis qui indiquerait les dates fixes de rupture.

Je dirais par exemple : tu me quittes le mardi (une rupture gentille, sans trop d'effusions), tu me reviens le jeudi (ce qui me laisse un jour plein de bonheur). Et tu me requittes le samedi (une rupture terriblement dramatique (tu pourras même me frapper si l'envie t'en prends), tout ça pour ne pas que cela soit trop répétitif...) pour revenir le lundi (ce qui devrait me permettre de profiter largement d'un dimanche chômé placé sous les meilleurs hospices).

Pour résumer :

_ Lundi : retour

_ Mardi : rupture gentille

_ Mercredi : bonheur

_ Jeudi : retour

_ Vendredi : rien

_ Samedi : rupture terrible

_ Dimanche : rien

Nous pourrions également prévoir des plages de rupture plus longues conçues comme des respirations. Nous pourrions dire que le mois de décembre est un mois sans nous deux.

Je tiens tout particulièrement à la semaine incluant le 23 mai, date de mon anniversaire, ceci dans le but de pouvoir le fêter dans les meilleures conditions. Je m'aime bien quand tu me quittes la veille de mon anniversaire : je suis plus heureux car j'ai plus de cadeaux. La pitié sans doute. J'ouvre les paquets avec hâte et mes amis font "oh" et je fais "ah" et on me fait remarquer qu'avec toi, lorsque j'ouvrais mes cadeaux, je ne poussais jamais qu'un pâle et insipide "mouais" et encore... alors que là, je les gratifie d'un "ah" enjoué et très très franc.

Quand tu me quitteras le samedi, j'en profiterai pour aller courir le dimanche autour de l'Ill et je me taillerai un corps de demi-dieu grec pour que tu m'aimes de nouveau le lundi.

Tout ça pourrait être très mieux si nous faisons cet effort tous les deux. 


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