Les principes, avant/après la maternité

Publié le 25 janvier 2011 par Bizz
Que de beaux principes nous animent avant la procréation et l'enfantement! Qu'elle est utopique la conception que nous avons de l'éducation d'un enfant! La vie étant ce qu'elle est, on déchante assez vite et on abandonne certains principes auxquels nous tenions mordicus. Oui, il y a bel et bien rupture entre le avant et le après.
AVANT: Je perdrai tous les kilos accumulés durant la grossesse dans les neuf mois suivant l'accouchement. Pas question de me balader avec un bébé dans les bras, une culotte de cheval et un bedon mou pendant des années.
APRÈS: Quinze mois plus tard, mes hanches et mon ventre s'accommodent fort bien de leur nouveau format. Mes vêtements un peu moins, mais on ne peut pas satisfaire tout le monde, après tout.
AVANT: Aucune suce, communément baptisée le bouchon à bébé (de ma propre invention) ne sera insérée dans la bouche de ma princesse. Ça empêche bébé de communiquer.
APRÈS: Après un mois passé avec une Bébé fille constamment accrochée à mon sein (et des mamelons sur le point de tomber), la suce a fait son apparition dans ma maison. Bébé communique assez fort quand quelque chose ne va pas, une petite suce de temps en temps lui permettra en prime d'économiser ses cordes vocales (et préviendra sans doute ma surdité).
AVANT: Je n'éprouverai aucune honte si mon bébé agit de façon incongrue ou dit de vilains mots. Après tout, ce n'est pas moi qui le fais. Je n'ai pas honte quand l'amoureux dit une niaiserie, c'est lui qui l'a dite, pas moi. Idem pour bébé.
APRÈS: Je deviens rouge de honte si Bébé fille ne se comporte pas décemment en public. Je ne peux m'empêcher d'imaginer les regards sévères et les rictus hautains échangés dans mon dos suite à la démonstration flagrante de ma piètre qualité d'enseignante des bonnes manières.
AVANT: Je ne laisserai personne souffler en moi une pointe de culpabilité ou de doute quant à mes capacités maternelles, surtout lorsque les commentaires viennent de purs inconnus (ou de gens qui n'ont pas d'enfants).
APRÈS: J'ai beau me dire que je suis la mieux placée pour savoir ce dont Bébé fille a réellement besoin (pas ce dont elle est sensée avoir besoin selon les milliers de guides parentaux), je ne peux m'empêcher de questionner ma fibre maternelle un brin quand une personne commente l'éducation de ma fille.
AVANT: Pas question de brancher mon enfant devant la télévision. Son cerveau en sera atrophié et j'en ferai une consommatrice compulsive.
APRÈS: Après quelques mois en congé de maternité (et donc, seule à la maison avec Bébé fille), la télévision jouait souvent en sourdine, histoire de me donner l'impression d'avoir de la compagnie. Et puis, les dessins animés, c'est vraiment pratique quand on veut préparer le souper sans avoir l'impression de faire une course à obstacles où les haies se sont métamorphosées en bébé et ses jouets.
AVANT: Nous étions un couple à la base, nous serons aussi un couple après la venue de bébé. Nos ébats passionnés reviendront rapidement après l'accouchement.
APRÈS: Non seulement ce fût l'abstinence complète au début pour épargner une région durement touchée, mais, par la suite, la fatigue éteignait facilement la maigre flamme qui vacillait chez l'un ou l'autre des partenaires (remarquez l'utilisation du ou, qui signifiait que l'envie n'était jamais simultanée chez les deux partenaires).
Et ainsi de suite. J'aurais pu vous partager d'autres principes, mais je préfère vous laisser la parole. Vous avez quelque chose à ajouter?