Magazine Journal intime

J’ai osé manger au Quick

Publié le 26 janvier 2011 par Anaïs Valente

Hier, au bureau, c’était le grand chambardement : nouveaux bureaux.  A noter que « bureau » peut être interprété de trois manières, l’avez-vous remarqué, chers lecteurs : bureau pour « bâtiment oùsque je bosse », pour « pièce oùsque je bosse » et pour « meuble derrière lequel je m’assieds pour dormir bosser ».  Oui, bon on s’en fout, mais c’était juste pour le dire quoi.

Donc, hier, on a reçu notre Noël un mois en retard : de nouveaux bureaux (ici je parle des meubles of course).

Il a donc fallu tout vider, sortir les vieux meubles datant d’avant-guerre.  Et vu que j’avais passé déjà les six derniers jours à vider, mettre en caisse, ranger, porter, bouger… mais chez moi, je ne vous dis pas la joie qui emplissait mon cœur à cette perspective.  D’autant qu’au bureau, moi, j’ai beaucoup bougé déjà. 

En cinq ans j’ai vécu :

- Un changement de bureau, alias de bâtiment, de bureau, alias de pièce (logique, si on quitte un bâtiment pour un autre, on quitte sa pièce de travail), et de bureau alias de meuble (j’ai gagné un tout nouveau bureau dans l’opération). 

- Un changement de bureau, alias de pièce, et de bureau par la même occasion, alias, de meuble, quand j’ai rejoint Mostek et Moustique.

- Un changement de bureau, alias de pièce, mais pas de bureau, alias de meuble, quand Moustique a été démoustiquée et que Mostek et moi avons été déménagées de force.

- Un changement de bureau, alias le meuble, hier…

Ça fait beaucoup en quelques années.  J’ai donc acheté, chez Blokker, une bougie de neuvaine (ils en ont tout un rayon, à croire que les gens ont beaucoup de prières à faire en ce moment), afin que plus jamais je ne change de bureau, de bureau ou de bureau.

Epuisée par tout ça, Mostek et moi avons décidé de nous offrir un chtit Quick pour avoir une bonne dose de gras d’énergie dans l’organisme.  Des menus OK avec le cheese delice, ce super délicieux hamburger provisoire qu’ils feraient bien de faire devenir définitif tant il est succulent même que le jour où il disparaît j’achète une nouvelle bougie de neuvaine.  Aller-retour rapido presto au Quick drive in.

Et, nous voyant rentrer munies de nos gros sacs Quick, une collègue de s’écrier joyeusement : « Rhooo, vous avez entendu qu’un jeune est mort dimanche après avoir mangé au Quick ».

Et moi de répondre « oui oui, on sait, on le fait exprès, double tentative de suicide ».

Et là, je sens, je pressens, je sais qu’elle a acheté une bougie de neuvaine et prie de toutes ses forces pour qu’on y passe aussi, la vilaine.

Ben, j’ai passé la nuit, et je suis toujours en vie.  A cette heure, je n’ai pas de nouvelles de Mostek, mais je pense qu’elle a survécu aussi.  Ça ne fera pas que des heureuses, mais on a passé le cap.

Et entre nous, franchement, c’est pas passqu’un pauvre ado, même si c’est dramatiquement dramatique, of course, entendons-nous, est décédé après avoir ingurgité un hamburger (j’attendrai d’ailleurs les résultats de l’enquête pour accuser définitivement ce hamburger) que je vais plus manger de Quick.  Passque sinon, on fait plus rien dans la vie : on traverse plus passque quelqu’un s’est fait écraser, on va plus en vacances au bord de l’eau car y peut y avoir un tsunami ou un tremblement de terre, on allume plus la TV car elle peut imploser et on va plus bosser car il peut y avoir un tueur fou (tiens ça, par contre, ça me tente…).


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