Alors que Nicolas Sarkozy entend rouvrir le chantier de la formation des enseignants, le dernier numéro de la revue internationale d’éducation* tombe à point pour prendre du recul avec des exemples de systèmes éducatifs étrangers. Ce dossier a été coordonné par le recteur de l’académie de Versailles, Alain Boissinot, ancien professeur de lettres, entré au cabinet du ministre de l’Education nationale, en 1994. Il nous livre sa vision du métier.
De quelle manière la formation des enseignants devrait évoluer ?
Les étudiants qui veulent devenir enseignant devraient réfléchir, dès leurs études universitaires, à ce que signifie l’acte d’enseigner. Cette question est nécessaire pour répondre correctement à professionnalisation de la formation. Il me semble qu’un enseignant, à l’instar d’un médecin qui traite tous les malades, doit être adapté à tous les types de publics. Il doit être capable d’effectuer le bon diagnostic de ses élèves, qu’il enseigne en ZEP, sur la Montagne Sainte Geneviève ou encore milieu rural, et trouver le traitement adapté. On touche là au problème crucial de la représentation du métier. Pourquoi faire croire aux futurs professeurs de français, que ce qui est gratifiant c’est d’enseigner la grande littérature, au lieu de leur dire que c’est plutôt d’obtenir des résultats significatifs avec des cas difficiles, à l’instar d’un médecin.