Aujourd’hui grands parents, voire arrières grands parents, sommes-nous conscients d’être des rescapés ? Car nous l’avons échappé belle. Rappelez-vous. Avec notre blouse noire à passe poil rouge ou bleu, nous allions à l’école à pied. Dans la classe, le poêle venait tout juste d’être allumé et le maître nous attendait de pied ferme pour la prière du matin (vous avez bien lu ; j’ai écrti : prière). On enchaînait aussitôt pour la dictée du jour qu’il fallait glisser ensuite à son voisin pour la correction. Suivaient les leçons de grammaire, d’analyse, d’arithmétique (oui, avec ses problèmes insolubles). L’après midi, place à l’histoire (de France) à la géographie : les fleuves et leurs affluents ; les colonies françaises dans les cinq continents. Il fallait savoir que l’Allier se jette dans la Loire, et, contrairement à ce que me disait hier un étudiant en sciences politiques, que la Nouvelle Calédonie n’est pas voisine de St pierre et Miquelon. Après ces voyages en imagination, on revenait sur terre avec les sciences et les expériences.
Le samedi soir (il y avait classe le samedi ! ) proclamation des résultats de la semaine. Le premier recevait la croix avec ruban rouge, le second avec ruban bleu. Les autres… ;étaient traumatisés, évidemment.
Que quelques uns aient survécu à un tel régime, voilà qui surprend aujourd’hui. Il est vrai que nous n’avions pas à doubler les heures de classe par des heures de télévision.
H.M.Houard, 25 01 11