L'autre jour, en faisant mes visites, j'étais arrivée chez Fransua et j'avais laissé un commentaire pour dire mon admiration au sujet des deux photos qu'elles nous présentait :
"De belles photos Fransua, une douce ambiance de mystère. "
suite à quoi elle m'avait répondu :
"merci Adamante, j'ai pu voir que les photos savaient te parler alors si un jour une des miennes te plait n'hésite pas..."
Alors, j'ai observé les photos, je suis entrée en contemplation :
C'était facile, car l'ambiance s'y prêtait, il y avait là tout ce qu'une plume peut espérer pour s'envoler vers les étoiles.
Et, rapidement, la première a commencé à me parler.
Vous savez comment ça se passe, ça commence par un petit murmure, tout doux, une petite idée qui s'insinue, qui cherche son chemin puis qui avance, calmement mais avec détermination.
Les mots s'ensuivent, ils coulent comme une source au dégel, cherchent leur place, se bousculent et le rythme du poème trouvé, ils s'organisent pour qu'enfin le point final puisse se poser et l'auteur se reposer, satisfait comme il se doit de l'œuvre "majeure" qu'il vient de créer.
Rien de plus beau que son enfant c'est bien connu, alors pourquoi déroger à la règle ?
Voici donc l'œuvre, "majeure", parce qu'elle n'a plus besoin de moi pour vivre, ce qui est somme toute une bonne interprétation
du mot, faute d'obtenir par elle ma place à l'Académie.
Alors bonne lecture, soyez sous le charme et surtout allez visiter les arbres de Fransua, vous m'en direz des nouvelles.
Adamante
Depuis le temps qu’il rêvait d’attraper la lune…
Tout petit déjà
À peine sorti de terre
Il bouillonnait de sève à vouloir la toucher
Ses rameaux se tendaient, voulant suivre son âme
Qui entourait la belle pour lui chanter l’amour
Quand elle s’arrondissait.
Il rêvait de grandir tous les ans un peu plus
Mais un jour il comprit qu’il ne grandirait plus
Et que jamais ses branches ne toucheraient la belle
Qui miroitait là-haut et qu’il aimait toujours
D’un amour infini.
Puis il devint très vieux
Son écorce durcie
Ravinée par les eaux
Éclatée par le gel
Laissa apercevoir son bois tout affaibli
Il paraît qu’aujourd’hui
Au sommet de son âge
On l’entend soupirer les nuits de pleine lune
Et ses bras décharnés
Dans l’hiver tremblotant
Tentent encore parfois de se hisser vers elle
Afin de lui offrir en cet ultime hommage
Les trésors de tendresse conçus durant sa vie.
©Adamante