D’abord, rappelons que le dictateur Ben Ali fut mis en place en 1987 par les États-Unis d’Amériques, lesquels, jusqu’à récemment, le soutenaient. Il fut mis en place pour des intérêts mercantiles et stratégiques, puisque d’emblée, il appliquait une économie majoritairement privatisée et qu’il entretenait des liens privilégiés avec Israël.
Jusque là, jusqu’à ce que le peuple prenne conscience des failles de la dictature, Washington dormait tranquille. Elle ne voyait pas venir la montée populaire d’une grogne inévitable et elle ne voyait pas venir non plus, la popularité des partis d’opposition, dont celle du parti communiste et ne croyait tout simplement pas qu’on s’apercevrait que ses pantins de rechange allaient être écartés eux aussi, puisqu’identifiés. L’idée du retour d’une dictature amie à Tunis étant donc écartée, Washington se vit empressée d’emboîter le pas, ou plutôt de le précéder en Égypte, où le dictateur Hosni Moubarak allait bientôt être mis à mal, lui aussi.
Et c’est là que Washington entre en jeu, présentant, avec la complicité des médias occidentaux, El Baradai comme alternative viable, mais le problème, c’est que ce dernier n’est qu’une autre marionnette de la bourgeoisie états-unienne. S’il a mal mené l’administration Bush dans le dossier des armes de destruction massive irakienne, il n’a pas moins fermé les yeux sur les ADM israéliennes, dont sur ses ogives nucléaires qui ne sont pas déclarées. Il n’a pas daigné questionner que ses agents soient repoussés systématiquement des frontières israéliennes, ni l’appui illicite de Washington à cet État voyou.
Il s’agit bel et bien d’un contrefeu. Le principe est simple. Pour diminuer les avancées ravageuses du feu, une ligne de pompiers crée un rempart de flammes, brûlant précocement le terrain où le feu d’envergure se serait sinon, propagé. Il s’agit ici du même principe. Washington, voyant que la révolution se transporte de pays en pays dans le Proche-Orient, et voyant conséquemment ses pions se faire descendre les uns après les autres, anticipe ce mouvement en Égypte, où les apparences trompeuses nous donneront l’impression qu’un changement a eu lieu, avant que la population ne l’ait même exigé.
Ne nous laissons pas avoir, la révolution égyptienne n’en est pas une. C’est le contrefeu de la maison blanche, sur SES terres stratégiques.