SARKOZY ET MOUBARAK
Après 30 ans de pouvoir, l’homme qui pousse à la révolution égyptienne aujourd’hui, Hosni Honni Moubarak, 83 ans au mois de mai, est plus que jamais aux abois. De le voir faire appel à l’armée ce soir, prouve bien qu’il est entrain de perdre le contrôle de l’Etat. Mais, n’allons pas vite en besogne car, les Etats-Unis, malgré le discours volontariste d’Hillary Clinton la secrétaire d’Etat qui appelle à la retenue des deux parties en présence en Egypte, aura du mal à laisser tomber le Raïs égyptien qui vient de démettre tout son Gouvernement en promettant d’en nommer un nouveau samedi, dans un discours à la télévision…
Depuis le 25 janvier dernier et le début de cette révolte, il y a eu plus de 1000 arrestations et semble-t-il, 18 morts, plus de 1000 blessés et, Hosni Moubarak se terre chez lui tel un rat. Si, il ordonne à l’armée de réagir contre les manifestants. Aujourd’hui, l’opposant Mohamed El Baredei, ancien directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et prix Nobel de la paix, a été empêché, après la prière du vendredi, de se rendre à une manifestation. Il est désormais assigné en résidence. Une faute politique du pouvoir quant à la notoriété du personnage.
Les dangers de la révolution égyptienne.
Si cette révolution aboutit, il y a une inconnu: qui pour remplacer Moubarak ? D’un côté, s’il y a une transition pacifique avec élection à la clé, pas de doute possible, les Frères musulmans dirigeront le pays. A moins que les Etats-Unis n’entrent en jeu véritablement pour imposer El Baradei, un modéré qui, lors de son passage à ‘ONU, n’avait pas empêché le mensonge américain sur l’Irak, il y a donc risque de chaos si l’armée entre dans la brèche.
L’autre danger est l’ »entorse » sur le conflit israélo-palestinien, avec la position ambiguë voire partisane du pouvoir actuel égyptien, qui n’a vraiment jamais soutenu les Palestiniens, notamment ceux de Gaza. Pour les Gazaouis, ce serait le bonheur qu’il parte. Hosni Moubarak a aussi un handicap qui est resté longtemps un avantage, celui d’être marié avec une gallo-égyptienne de nationalité britannique, Suzanne Salet, d’où la fuite de son fils cadet, Gamal, à Londres…
Les enjeux de la révolution égyptienne.
Avec la révolte tunisienne, les Egyptiens, 80 millions d’hommes, ont été libérés de la peur des Gouvernants. Leurs gouvernants. C’est ainsi que ce soir, malgré le couvre-feu, ils sont dans la rue. Plus que jamais décidés, ils sont prêts à tout. Il se peut même qu’ils ont voulu marcher sur le Palais présidentiel, n’eût été l’entrée des véhicules blindés de l’armée et des chars déployés dans la rue.
Si l’enjeu réel est la liberté de…penser, d’expression, la lutte contre la pauvreté etc, on peut souligner que le régime a cru bon de suspendre Internet dans le pays. Les portables et certaines liaisons satellitaires sont aussi coupés. Avant ça, ce sont les réseaux sociaux (Facebook, Twitter) qui avaient été coupés. Donc, le contrôle de l’information et de la communication lui échappe néanmoins car, tout semble déraper ou s’accélérer…
Les perspectives de la révolution égyptienne
Un monde arabe démocratique, notamment du pays des Pharaons, très proche des Etats-Unis qui admettaient que les blogueurs et les opposants soient matés sans rien dire, fait surtout peur à Israël. Finie la sempiternelle proclamation sur le « seul état démocratique du moyen-orient », ultime syncrétisme utilisé pour faire croire que tout va bien, que personne n’est arrêté ou torturé dans son territoire. Or, des pacifistes vont en prison tandis que les Palestiniens, eux, sont tués, sans autre forme de procès. C’est ce qu’indique ICI, l’universitaire Nurit Peled-Elhanan, mère israelienne d’une victime d’attentat, professeur à l’université hébraique de Jérusalem, prix Sakharov du Parlement européen.
On peut aussi penser que l’étau va se desserrer aux abords de la frontière entre Gaza et l’Egypte, de façon à ce que ces populations qui sont prises en otage par le Hamas et Israël respirent enfin. Après les télégrammes de Wikileaks qui épinglent l’autorité palestinienne, prête à brader la Palestine, avec le Hezbollah qui monte en puissance au Liban, les perspectives d’un paix se dessinent. N’oublions pas la révolte qui gronde encore pacifiquement la Jordanie, autre allié d’Israël, encerclé, puisque la rue arabe a toujours été en faveur des Palestiniens, Israël sera obligé de vraiment négocier sinon ça va être un suicide…