Marathon de Paris

Publié le 29 janvier 2011 par Lili

Grand rassemblement à Gare de Lyon, 18h25, voie 1 du RER

Les voyageurs s’échauffent, certains piétinent sur le quai, d’autres gravissent les marches des escaliers, mécaniques ou pas, d’autres encore les descendent. De voyageurs, en sportifs aguerris, préfèrent se concentrer en demeurant assis ou adossés au mur, le regard fixe. Parfois certains d’une agressivité toute sportive, lancent des regards menaçant aux autres concurrents.

Au grésillement du haut-parleur, tous les concurrents sont sous tension, l’attention décuplée, les muscles bandés, concentration optimale…

Le prochain train ZECO pour Melun partira à 18h28 voie G


Aaaaaaaaaaahhhhhhhhhhh, les grandes lignes !! Trois minutes pour rejoindre les grandes lignes! Possible? Un défi ?

A vos marques, prêts ? Partez….

La course a débuté furieusement, en tête les chanceux qui descendaient le grand escalier au moment de l’annonce, les plus démunis, injustice totale, ceux, qui arrivés plus tôt sur le quai était déjà au bord prêt à monter dans une rame. Demi-tour comme un seul(e) homme/femme !

Quelques petits malins profitent d’espaces libres pour se faufiler. Attention Mamie, mine de rien rattrape son retard. L’escalator bondé, impossible de grimper 4 à 4. Contentons-nous de trépigner.

Courir jusqu’au portillon… le navigo qui passe pas, repasse pas ! Arghh… ça y est, courir comme une dératée le long du couloir, glauque et glacial ce couloir, réchauffé toutefois par cette marée humaine vibrante d’une course contre la montre… « Cours Forest, Cours ! »

Se jeter à nouveau sur les marches du prochain escalator sur lequel la foule empêche toujours d’avancer… Grrrr…Lorgner sur les panneaux indicateurs…voie G ? Mais où est-elle ? Tu as vivement intérêt à bien connaitre ton alphabet… K, L… ?... whaouh,  G ! Comme elle est belle la voie G… Elle m’appelle de ses marches tendues vers moi… Aurais-je le temps ? Je ne regarde même plus ma montre de peur de perdre quelques précieuses secondes

Ah, l’obstacle de fin de course ! La dernière étape, s’engouffrer en même temps que tous les autres participants dans ce goulet d’étranglement, Urghh, véritable entonnoir… ça coince. Aïe !….Combien de temps reste-t-il avant la fin de la course ? Phénomène de groupe tout le monde est ralenti.

Je bondis sur le quai… une rame est là… attention piège possible, précaution indispensable vérification express de la destination du train….. La sonnerie retentit…

Une porte ouverte, je fonce comme tant d’autres avec moi. On avait oublié la peur, le stress, la sueur coulant entre nos omoplates, le rouge aux joues et le souffle court, et d’un coup tout est là. Pas grave, on suffoque mais on y est, dans ce fichu train !

Les yeux brillants de bonheur, on a tous envie de crier  VICTOIRE!!