Un beau matin, j'ai rencontré le temps sur la route de la vie. Il m'a dit de le suivre, sans jamais me retourner. C'est ce que j'ai fait mais après quelques mètres, j'ai cherché à le rattraper pour lui demander de m'expliquer pourquoi je devais marcher toujours droit devant et il a accéléré le pas. J'ai alors tenté de l'arrêter mais là non plus, je n'y suis pas parvenue.
Le temps filait, sautait les obstacles, toujours plus vite, toujours plus rapide, tandis que je le suivais essoufflée, sans pouvoir rien savoir. Sur le bord de la route, il y avait des tas de gens qui avaient réussi à arrêter le temps : ils étaient blèmes, le regard fixe. Alors, j'ai continué à lui ai emboîter le pas, sans perdre une seconde, sans chercher à comprendre. Nous sautions presqu'ensemble les obstacles sur un chemin qui me paraissait désormais si facile.
Soudain, le temps s'est retourné, il m'a souri et a ralenti l'allure. J'ai freiné moi aussi avant de jeter un regard en arrière. Puis, j'ai repris la route sans me presser et sans plus me poser de questions, le laissant me devancer vraiment.