Venez par là, que je vous épluche. Votre coeur ne m’intéresse pas. Il est bon certainement, il est savoureux. Mais tous ces pépins, sans doute... Non, je ne vous prends pas pour une pomme. C’est
juste cela : mon utilité n’est pas dans la consommation. Je sais, j’apprends, à me contenter de ce que, de vous, les autres ne veulent pas.
Venez, que je vous écorche. Je vous promets, ça ne fera pas mal. J’irai à l’économie, j’en enlèverai le moins possible. Je m’exercerai seulement à cela, sentir ce qui cède, faire venir sous la
lame le plus long ruban possible, voir comment il s’enroule sur lui-même, comment il danse sur son vide. Et vous vous découvrirez peut-être immense dans cette lecture superficielle, dont je ne
sais si elle m’aiguise, si elle m’émousse.