Luisa Pianzola | Salva la notte

Publié le 30 janvier 2011 par Angèle Paoli
«  Poésie d'un jour

1. (DEMOLIZIONI), II

Dice voglio diventare vecchissima, voglio essere vecchissima decrepita senza più desideri, oltre la tensione visibile, un liquame adagiato su vicende private, un dirupo vergognoso che mi crolla ancora addosso. Dice voglio arrivare a essere vecchissima, senza più giovani intorno, ornata solo di sabbie armate immobili per vedere cosa c’è dietro tutto questo, cosa c’era dietro tutto questo. Incappucciata in una storia risibile, ormai non più vista né osservata, vedere come intruglio maleodorante il vero motivo di tutto questo il vero (…)

Elle dit je veux devenir très vieille, je veux être une très vieille décrépite sans plus aucun désir, hormis la tension visible, une eau de purin répandue sur les petits événements de la vie, un escarpement honteux qui me croule encore sur le dos. Elle dit je veux arriver à être très vieille, sans plus aucun jeune autour, parée seulement de sables bétonnés immobiles pour voir ce qu’il y a derrière tout ça, ce qu’il y avait derrière tout ça. Encapuchonnée dans une histoire risible, désormais ni vue ni observée, voir comme mixture nauséabonde la vraie raison de tout ça le vrai (…)

Traduction inédite d’Angèle Paoli

2. (TEMPESTA,TEMPESTA FORTE,TEMPESTA DURA)

Quando la velocità è molto alta si parla di tempesta di vento. Gli uragani e i tornadi, anche se correlati alla velocità del vento…

Dio dei terremotati e dei dispersi, che cosa si è abbattuto su di noi ? Un vento forza dieci ci ha scaraventato contro un ’ansa appena sporgente — negli istanti che il ciclone ci concede progettiamo il futuro, un destino di germogli — Dio dei terremotati e dei dispersi, che cosa si è abbattuto su di noi ?

Quand la vitesse est très élevée on parle de tempête de vent. Les ouragans et les tornades, même s’ils sont liés à la vitesse du vent…

Dieu des victimes de tremblements de terre et des disparus, qu’est-ce qui s’est abattu sur nous ? Un vent de force dix nous a précipités contre une anse à peine saillante — dans les moments de répit que nous accorde le cyclone nous faisons des projets d’avenir, un destin de gemmules — Dieu des victimes de tremblements de terre et des disparus, qu’est-ce qui s’est abattu sur nous ?

Traduction inédite d’Angèle Paoli

3. (IL TEMPO DELLE COSE), IV

E adesso aspetto il silenzio. Di calce e mattoni, al tatto ruvido, spennellato di un liquido inodore. Con un silenzio tutt’altro che vago s’affannano architetti a disegnare ancora e ancora il salmo urbano, la fenice che non risorge.

Et maintenant j’attends le silence. De chaux et de briques, au toucher rêche, badigeonné d’un liquide inodore. Dans un silence tout autre que plaisant, les architectes s’escriment à dessiner encore et encore le psaume urbain, le phénix qui ne ressuscite pas.

Traduction inédite d’Angèle Paoli

Luisa Pianzola, Salva la notte, La Vita Felice, Milano, 2010, pagine 17, 29, 49.

  Née le 13 juin 1960 à Tortona, Luisa Pianzola est journaliste et poète. Après des études supérieures de peinture et d’architecture à l’université de Gênes, elle obtient un diplôme d’Histoire d’art contemporain, puis se rend à Milan où elle se spécialise dans le visual design. Auteure de deux essais sur l’architecte Alberto Sartoris, elle a aussi publié plusieurs recueils de poésie : Sul Caramba (Sapiens, Milano, 1992), Corpo di G. (LietoColle, Faloppio, 2003), La scena era questa (LietoColle, 2006). Publiée dans diverses revues et sur la Toile, elle est aussi présente dans les recueils Senza Riparo. Poesia e Finitezza (Stefano Guglielmin, La Vita Felice, Milano, 2009) et Leggere variazioni di rotta (Le voci della luna, Sasso Marconi, 2008).
  Luisa Pianzola écrit aussi dans les revues de poésie La Mosca di Milano et Pagine.



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