M (non pas le chanteur, voyons ! le film !)

Publié le 31 janvier 2011 par Paumadou

M le Maudit de Fritz Lang (en allemand c’est M tout court) est un vieux film. Un très vieux film en noir et blanc, d’avant guerre un truc qu’on passerait plus que sur Arte de nos jours. Et je comprends pas pourquoi ! C’est un très bon film.

Parce qu’il y a Peter Lorre (j’adore sa tête de gros nounours aux yeux ronds) et parce que c’est une véritable oeuvre d’art. Il y a assez peu de films qui arrivent à jouer sur TOUT les tableaux du cinéma (j’en ai parlé pour Copie Conforme), c’est à dire : l’histoire, l’image et le son.

Bon, le son c’est pas trop ça (ça a mal vieilli, c’est criard comme tous les films de cette époque). Mais pour l’histoire qui vous fait vous questionner (pourquoi il fait ça ? Pourquoi cette critique de l’autorité ? comme une apologie de la justice de rue contre l’état… ) Faut comprendre le contexte historique aussi (n’allez pas regarder ça en pensant Dutroux ou Fourniret ! Le contexte c’est plutôt la veille de la seconde guerre mondiale en Allemagne, révisez un peu votre histoire ;) ), mais c’est une histoire qui questionne, qui fait réfléchir aussi : sur la pulsion, sur la folie, sur la « moralité » des êtres humains.

Enfin parce que visuellement c’est très fort et très parlant. Les cadrages, le jeu des ombres, l’absence d’image morbide (ça manque un peu dans les films actuels d’ailleurs, les ellipses visuelles) Le découpage des scènes, les mouvements et les dialogues des personnages qui se répondent, bien que n’étant pas dans la même pièce… C’est vraiment construit au poil de millimètre si je puis dire. Un délice pour les yeux et les oreilles (j’aime bien l’allemand, c’est une langue qui est ancré dans le corps, pas comme l’anglais qui est superficiel et nasillard… mais c’est une autre histoire !).

J’ai découvert ce film au lycée et c’est avec lui qu’on m’a appris à lire un film comme on décortiquerai un tableau. Il y avait quand même du bon au lycée (heureusement que j’avais choisi une filière artistique !)

Bon, ben, c’est pas tout, il faut que j’aille m’inscrire aux cours du Goethe institut si je veux respecter ma résolution de me remettre à l’allemand cette année !