Magazine Humeur

Histoire sans fin

Publié le 31 janvier 2011 par Sophiel

body Que celle ou celui qui n’a jamais dû faire face à la complexe problématique du Complexe m’en  jette un au visage.

Personne ?

Bien.

Le complexe, donc, c’est un peu comme le Zizi de Pierre Perret. Pas son vrai zizi bien sûr -  ne l’ayant jamais vu, je me garderai bien d’émettre le moindre point de vue à ce sujet -  mais  la chanson du même nom que nous avons tous fredonnée à nos heures décomplexées : Il y en a des vrais, des faux, des ridés, des joufflus, des beaux, des tout mous et pour tous les goûts…

Sur ce terrain, je constate qu’encore une fois, nous battons nos copains les hommes à plates coutures !

Car, mise à part la taille de leur instrument qui fait débat depuis sa création, on peut presque affirmer que, s’ils sont pourvus d’autres attributs complexes, ils ont la délicatesse de ne point nous en rabattre les oreilles ! S’occuper de nôtres est déjà tellement éreintant que je ne vois pas comment nous trouverions la force de nous entretenir des leurs…

J’ai beau me creuser la cervelle – mais si, cela m’arrive à moi aussi ! – je ne parviens pas à trouver la moindre petite parcelle de notre magnifique corps féminin qui ne soit rongée par un complexe ou son cousin.

Que ce soit les cheveux trop fins, le nez crochu, les yeux en biais (quand ce n’est pas carrément la gueule), la bouche pincée, le cou pendant, les bras ballants,  les seins – trop gros, trop petits, œufs au plat ou tête de poire…- , le ventre mou, le dos plissé, les fesses – Oh mon Dieu, les fesses ! – les cuisses – Miserere… -, les genoux cagneux, les mollets rugbyman, les pieds boudinés, les orteils à rallonge, il est impossible de trouver une femme digne de ce nom qui ne souffre pas d’une de ces « affreuses » imperfections qui lui pourrissent sa vie terrestre et celles se son entourage par la même occasion…

Heureusement, la chirurgie esthétique est là pour gommer ces horribles discordances et ainsi ramener la paix dans la famille. D’autant que cette pratique s’étant hautement démocratisée, on peut aujourd’hui à moindre coût, s’offrir quelques coups de bistouri tout en pansant ses plaies à l’ombre d’un matelas quatre étoiles dans quelque contrée pas trop lointaine. Les familles envoient donc la complexée se faire décomplexée ailleurs, convaincues d’accueillir à son retour une créature entièrement désinhibée, aux changements prometteurs…

Autant le leur dire tout de suite et casser d’ores et déjà leurs rêves d’une nouvelle vie : Un complexe chassant l’autre, l’histoire se révèlera sans fin ! 

Mais alors, me questionna un homme de mes amis, il n’y a donc pas d’espoir ? Elle va me casser les pieds – je ne choisis que des hommes polis… - ainsi toute ma vie ?

Pas forcément, lui répondis-je, si tu arrives à valoriser ses futurs complexes avant qu’ils ne deviennent envahissants et malfaisants tout en étant crédible, alors, il te reste encore une chance d’atteindre une vie paisible.

Je me souviens qu’il m’a regardée sans rien dire, en hochant doucement la tête.

Aux dernières nouvelles, son épouse complexée en est à son troisième séjour outre-méditerranée…

No futur.


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