Je ne peux pas croire que c'est impossible d’améliorer les transports en commun
Je ne peux pas croire que la SNCF ou la RATP n’aient pas les moyens de gérer cette société
Je ne peux pas croire qu’il n’existe pas de dirigeants, de personnels, de techniciens compétents pour faire fonctionner le réseau ferré et métropolitain.
Alors pourquoi sommes-nous pris au piège de cette manière si écœurante ?
Aujourd’hui mardi, je ne résiste pas au plaisir de vous narrer des épisodes fameux !
9h, métro ligne 1 :
De forts ralentissements des métros se produisent tout le long de la ligne, entrainant bientôt le blocage de plusieurs rames en raison de pannes de certaines portes palières
Les voyageurs qui souhaitaient descendre se précipitaient par une des rares portes ouvertes, un vieux monsieur tentait de ses bras maigres d’ouvrir cette porte, en vain.
C’est une caméra cachée ou bien il se passe bien ce que je vois ?
18h15 gare de Lyon
Trains supprimés : 18h18, puis le 18h23, puis le 18h33, un voyageur m’a précisé que le précédent avait également supprimé.
Quatre trains d’affilés, supprimés ! Et le 18h42 est arrivé à 18h47.
Depuis une demi-heure le quai était bondé, on n’arrivait même plus à se déplacer. Lorsque le train pour Corbeil puis Malesherbes, c’était la ruée, chaque voyageur excité espérait monter, les régulateurs de flux hurlaient , Avancez dans les couloirs, de leurs poings fermés, ils toquaient aux vitres… Montez à l’étage, y a encore de place, allez tassez-vous…
Là ils étaient obligés de pousser eux-mêmes et de tasser les voyageurs compressés dans les rames. J’étais encore sur le quai, j’attendais désespéramment une train pour ma destination, je l’entendais qui disait à son collègue : C’est pas possible, tous supprimés ! Faut remplir le train, y a encore trop de monde sur le quai
Je comprenais ! Ils devaient écluser, cela devenait dangereux lors de l’arrivée d’une rame.
Une femme portable à la main essaye de trouver une copine, une voisine pour aller chercher ses gamins à la garderie.
Une autre espère encore arriver à l’heure avant de téléphoner pour prévenir.
Enfin mon train arrive, positionnée pile en face d’une porte, prête à sauter dans le wagon. Noooooooooon, le train se décale sur la droite, adieu la porte…
La foule se meut comme elle peut, trop peu de centimètres carré étaient disponibles pour une translation !
Ça pousse, ça gémit, ça râle, c’est affreux…c’est consternant !
On s’écrase les uns sur les autres, tous, nous voulons monter… Toi, tu veux récupérer tes gamins chez la nounou parce que ça fait deux semaines que tu payes le rab ! Toi, tu dois te rendre à chez le dentiste pour cette rage de dent, et toi, tu dois récupérer la grande à son cours de gym, Ah toi, tu veux faire quelques courses avant la fermeture des magasins…. NON, avec la crise des transports, tu oublies tout ce que tu dois faire et gérer le soir après une journée de boulot !
Cette fois sous la pression des énormes paluches des régulateurs de flux, je suis entrée dans le wagon. A peine le train s’était mis en marche et pénétra dans le tunnel qu’un homme suffoqua je peux plus respirer, je peux plus respirer ! Et il s’effondra !
Une femme près de lui entra dans une panique folle, se mettant à hurler d’actionner le signal d’alarme, un homme lâcha Oh non.. ça suffit, un autre cria encore plus fort quoi, y fait un malaise et toi tu veux rentrer chez toi, c’est plus important ça de rentrer chez toi, il est par terre, quoi ! …. Je passe le détails des insultes. Finalement tout le monde criait dans le wagon, nous ne pouvions entendre l’appel de la conductrice (hé oui c’était une cheminote !) qui demandait qu’on lui donne des nouvelles, une femme à l’oreille perçante juste sous le haut-parleur a pu lui crier un malaiiiise. La conductrice annonça alors qu’elle appelait les secours et s’arrêtera à la station prochaine
Une femme est venu tenir compagnie à cet homme écroulé sur sol. Et a du demander le calme et le silence.
Les voyageurs n’en pouvaient plus. C’est un véritable scandale de faire voyager des êtres humains dans ces conditions