James

Publié le 02 février 2011 par Banalalban

Et ce long travail de gniaffe qui consiste tous les jours au matin à détruire ce que l'on est parvenu la nuit à construire, comme si on pouvait passer si facilement, du rêve à la réalité.

Rien n'est anodin.

Les réveils sont brutalisants et laisse l'âme à l'oeil en forme de chassie.

Ils sont d'une violence extrême et personne jamais n'ose l'évoquer.

Le bâillement n'est en aucun cas fortuit : il s'agit d'un long cri que l'on étouffe sciemment tant nous sommes éduqués à être heureux chaque aurore de tout recommencer. Ce qui n'est bien sûr pas vrai. Rien n'est heureux qui commence par un étouffement. 

La naissance n'avait de ça rien d'excitant à démarrer l'existence dans un flot de sang, d'excréments et de glaires.

"Réveille-toi, James !!!"

Nous faisons l'apologie du "bien petit-déjeuner" mais jamais du "bien rêver", ou sinon cela s'appelle la psychanalyse, cette dernière étant plus douloureuse que le sommeil à proprement parler. L'excavation n'a rien de bon. Elle ulcère.

Dormir pour dormir, juste dormir.

Sans guerre qui persiste puisqu'au réveil subsiste un combat qu'on n'élit qui naît d'un cri que l'on contient avec l'épaisseur de draps devenus après la nuit, ennemis des aurores. 

Le sommeil est un feu brûlant que rien ne peut étendre. Le jour est un calvaire tant et si bien que la meilleure des journées réside en fait dans la nuit, tout le reste restant bien fat, bien laid : très mal achalandé. 

Voilà pourquoi les somnifères.

On a les démonstrations qu'on peut, les mensonges qu'on s'impose.

Je suis le fruit de trois générations d'hommes et de femmes qui ont toujours fuit la réalité de leur vie à l'aide d'anxiolytiques et de somnifères. Je ne vaux pas mieux qu'eux. J'essaye juste de comprendre.

Se chercher des excuses lorsque l'on n'a rien à confesser.