Selon une récente et très importante étude de l’Université de Toronto parue le 20 janvier 2011 dans Psychiatry Research, les pensées suicidaires soient un phénomène plus souvent vécu par les enfants de parents divorcés.
Pour établir cette corrélation, les chercheurs ont questionné 6 647 adultes, dont 695 avaient vécu le divorce de leurs parents avant l’âge de 18 ans.
L’étude révèle que les hommes issus de familles divorcées ont plus de trois fois plus de risques d’avoir des pensées suicidaires par rapport aux hommes dont les parents ne sont pas divorcés. Les filles adultes nées de familles divorcées avaient 83 % de risques supplémentaires d’avoir des idées suicidaires comparées aux femmes dont les parents n’étaient pas divorcés.
Il semble que l’idée du suicide soit fortement liée à des problèmes connexes et stressants, comme la perte d’emploi de la mère ou du père, des sévices et des problèmes de dépendance d’un parent.
De plus, chez les femmes n’ayant pas vécu ce type de problèmes à la suite d’un divorce durant leur enfance, les pensées suicidaires on n’a pu établir de lien significatif entre le divorce et les pensées suicidaires.
Par contre, chez les hommes, la pensée du suicide s’est avérée être deux fois plus fréquente chez ceux issus d’une famille ayant vécu un divorce, même en l’absence de tout facteur stressant lié au divorce.
Il semble donc que même le divorce « sans problème » soit vécu différemment par les hommes et les femmes.
Il existe une multiplicité d’hypothèses qui expliqueraient pourquoi les hommes sont plus durement affectés par le divorce de leurs parents. Toutefois, les chercheurs croient que cet impact pourrait être dû à l’absence de contacts étroits entre les garçons et leur père après un divorce. [Note du carnet : près de 20 % de pères ne voient plus leurs enfants après un divorce.] Des études précédentes ont établi un lien entre la perte de la figure paternelle et un développement défavorable de la personnalité chez les garçons.