Nous avons reçu ce compte-rendu d’un parent très préoccupé du contenu du Cours de sexualité proposé aux élèves de secondaire IV après qu’il ait reçu cette lettre plus tôt dans la semaine :
Madame, Monsieur,
Votre enfant assistera dans la semaine, à son premier cours d’éducation à la sexualité dispensé au collège pour l’année scolaire 2010-2011.
Vous trouverez ci-dessous les thèmes qui seront abordés durant les cours.
- Le désir de plaire, l’attraction et la séduction. Les éléments à privilégier pour vivre l’intimité affective et sexuelle.
- Les différentes orientations sexuelles et la violence sexuelle.
- Négociation pilule/condom.
Sincères salutations.
Le Directeur du collège accepte d’exempter mon fils du « Cours d’éducation à la sexualité ».
Également, il accepte que mon fils soit dispensé, dans son cours de français, de faire la lecture obligatoire du roman « Philippe avec un grand H » [1]. Il s’agit d’un livre dont les objectifs sont de contrer l’homophobie, d’une part, et d’aborder le tabou entourant le haut taux de suicide chez les jeunes hommes homosexuels, d’autre part. Il m’apparaît inapproprié d’imposer la lecture de ce roman à des étudiants de secondaire IV âgés de 15 ans, et de retirer du programme de français la lecture de grandes œuvres de la littérature française pour faire place à de tels romans qui poursuivent des objectifs de rectitude politique.
J’ai par ailleurs fait valoir au directeur qu’il ne faut pas confondre la lutte contre l’homophobie, objectif sans doute louable (voir paragraphe 2358 du CEC), et la promotion de l’homosexualité.
Je lui ai également fait part de ma surprise de devoir faire de telles démarches dans une école qui s’affiche comme étant catholique. Il m’a dit que son école était catholique, en invoquant 3 motifs :
1) elle a été fondée par une communauté religieuse;
2) elle dispense un cours de catéchèse une fois par semaine;
3) elle offre un service de pastorale.
Je lui ai répondu qu’à mes yeux, un projet éducatif de nature confessionnelle est plus englobant que cela: il doit toucher à tous les aspects du projet éducatif, incluant le choix du matériel pédagogique. C’est ce qui a été plaidé par le Collège Loyola, dans LOYOLA HIGH SCHOOL C. COURCHESNE, à propos du cours ECR. Voir paragraphe 266 du jugement :
[266] Le témoignage du principal de Loyola, Monsieur Donovan, est sans équivoque. Les dix principes qui sont exposés dans le livret « What makes a Jesuit High School Jesuit? » sont présents dans toutes les activités de l’école et dans l’enseignement de tous les cours et non pas seulement dans l’enseignement du cours de religion. Les préceptes de la religion catholique sont omniprésents au sein de Loyola.
Je lui ai ensuite demandé qui était le garant, aux yeux du parent, du caractère « catholique » de l’école. Il a paru embêté, puis m’a dit que ça relevait du Conseil d’administration du Collège.
Le mot « catholique », accolé à une école, est comparable à une marque de commerce. Si je décide de fabriquer du vin mousseux, je ne pourrai le commercialiser sous le nom « champagne », puisque je risque des poursuites:
a) de la part des consommateurs, au motif de fausses représentations;
b) des propriétaires légitimes de la marque « champagne », au motif de contrefaçon de leur marque.
Dans l’Église catholique, c’est l’évêque qui est le gardien et le garant de la « catholicité » des écoles de son diocèse. (voir dispositions du droit canon, canons 807 à 821 qui précisent explicitement que ni la fondation par des frères, ni leur présence ne suffise à garantir le caractère catholique d’une école.)
À notre connaissance, très peu d’évêques francophones exercent de façon active ce contrôle qui leur incombe pourtant. L’évêque d’Avignon constitue une exception : « Mgr Jean-Pierre Cattenoz, l’archevêque d’Avignon, vient d’élaborer une charte de l’enseignement catholique pour son diocèse » :
L’évêque d’Avignon exige l’enseignement de la foi dans les écoles catholiques
Extraits de la Charte de l’enseignement Catholique du diocèse d’Avignon
[1] « H » pour homosexualité
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