Saint Frère André (3) : audace et authenticité

Publié le 05 février 2011 par Hermas

À l’âge de 23 ans, Alfred Bessette est entré chez les religieux de Sainte-Croix. Il y a d’abord effectué des petits travaux modestes et peu convoités, jusqu’à ce qu’une réputation de thaumaturge commence à lui attirer des foules de gens malades ou découragés. Inlassablement, le frère André a accueilli ces personnes de toutes conditions. Si on a pu lui reprocher des rebuffades d’impatience ou d’occasionnelles sautes d’humeur, personne ne peut l’accuser d’avoir abusé de l’autorité spirituelle dont il jouissait, d’avoir cherché à se mettre en avant, ou encore d’avoir fait la promotion d’une piété mièvre, dénuée de racines. Bien au contraire, sa parole et son action sont toutes à l’image des plus beaux traits des gens du Québec : simples, concrètes et débordantes de vie ! Le Père Benoît Lacroix parle de lui comme d’un pionnier :

« Le frère André fait partie de nous, il est de notre spiritualité. Par exemple, dans toute notre histoire, il y a ce que l’on pourrait appeler l’aspect pionnier, l’aspect fondateur, le commencement, le goût des origines, le besoin de défrichage. Et quand on regarde comment le frère André a procédé, on s’aperçoit que c’est un défricheur, c’est quelqu’un qui commence et qui organise, qui structure même, presque malgré lui, une œuvre. Il nous apparaît donc comme un pionnier, à l’intérieur d’une spiritualité qui se ressent toujours du fait qu’on est aux origines d’un pays…»

Le projet de construction de l’Oratoire de Saint-Joseph du Mont-Royal en offre un excellent exemple. Une réalisation d’une telle audace témoigne de l’ampleur du charisme de bâtisseur et de visionnaire de ce petit homme étonnant. L’histoire difficile et mouvementée de cette construction, des débuts de la crypte jusqu’à la fin des travaux extérieurs en 1967, dit l’ampleur du courage et de la détermination du frère André, qui n’a jamais perdu confiance en la réalisation du rêve que le Seigneur avait déposé en son cœur. 

(à suivre)