Les feux de la Saint-Jean.
Publié le 05 février 2011 par Douce58A la Saint-Jean, mes amis Michel Goze, Francis et Jean-Pierre Dessors, Pierre et Jean Hors, Robert et François Bataille, René Doladille, Jean-Pierre Parent et moi, nous constituions en comité des fêtes spontané. Afin de préparer le feu traditionnel, nous nous faisions prêter par un jardinier un petit tombereau. Nous nous placions à tour de rôle entre les brancards et partions, tout joyeux, faire la tournée des mas. Les jardiniers nous donnaient volontiers de vieilles banastes*et comportes, que nous entassions sur le tombereau. Notre collecte terminée, nous en déchargions le contenu sur l’un ou l’autre des terrains en friche. Le tas de bois resterait là jusqu’au soir, où il brûlerait en feu de joie. Mais, soucieux de bien faire les choses, nous nous procurions aussi quelques soleils et feux de Bengale pour donner plus de faste à notre soirée. Comme nous n’avions guère d’argent de poche, nous allions vendre pour quelques sous à un chiffonnier des piles de vieux journaux et des lots de bouteilles. C’est avec le produit de cette vente que nous achetions nos pièces d’artifice. Vers neuf heures du soir, devant les autres enfants du quartier et leurs parents, qui venaient honorer la vieille coutume de leur présence, nous mettions solennellement le feu au tas de bois. Quand les flammes s’élevaient, claires et dansantes, nous sautions au travers, les uns après les autres, après nous être aspergés d’eau. Nous étions les héros d’un soir et notre fierté était grande d’atterrir, fumants, de l’autre côté du rideau de feu, sous les bravos et les cris des filles.