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Un auteur et son oeuvre (1)

Publié le 05 février 2011 par Paumadou

Un auteur et son oeuvre (1)Depuis quelques temps, une polémique s’est installée en France.

Louis-Ferdinand Céline a été rayé de la liste des personnalités à célébrer cette année (à l’occasion du cinquantenaire de sa mort en juillet).

Céline était antisémite et ses propos ne font aucun doute là-dessus. Mais il a aussi écrit des romans qui, parait-il (j’avoue je ne l’ai jamais lu, l’auteur m’en a trop dégoûtée), méritent qu’on ne l’oublie pas.

Je m’en fiche un peu qu’on célèbre ou pas la mort de cet homme (c’est pas comme si on célébrait sa naissance, fêter la mort de quelqu’un, ça peut être interprêté dans deux sens

Razz
). La question que je me pose c’est est-ce qu’on peut dissocier un auteur de son oeuvre ?

Dans le cas où il s’engage politiquement ? Dans le cas où il imprègne ses ouvrages de ses convictions ?

Reproche-t-on à Victor Hugo d’avoir combattu le second empire de toutes ses forces et le mépris de ses paroles ? Il a pourtant traité Napoléon III de bien des noms et son engagement CONTRE lui n’est ignoré de personne.

La différence est que Céline n’était pas dans le camp des vainqueurs… Et si Napoléon avait réussi à instaurer une dynastie durable ?  Totor aurait-il  eu le même enterrement, le même éloge unanime de son vivant et après sa mort. Certainement pas. Ces ouvrages auraient sans doute continué à être interdits, on aurait fini par distinguer l’oeuvre apolitique et oublier les Chatiments et autres critiques du second empire. La valeur de son oeuvre n’en aurait cependant pas changé.

Je dis ça et en même temps, je n’ai pas du tout envie de lire Céline. A cause de ses opinions. A cause du fait que dans notre société actuelle, il est considéré comme un collabo. Son oeuvre a beau être quelque chose, j’aurai l’impression d’entrer dans la tête d’un salaud et j’ai du mal.

L’histoire est faite par les vainqueurs, je le sais. Les idées que nous avons aujourd’hui ne sont « les bonnes » que parce que des gens ont gagné, et d’autres ont perdu. Pétain, par exemple, est synonyme de trahison et d’indignité nationale. Et pourtant c’est un héros national : c’est un des vainqueurs de la bataille de Verdun. Seulement la première guerre mondiale est désormais trop loin pour qu’on s’en souvienne… (dommage, c’est une période que j’aime bien étudier).

L’un n’efface pas l’autre. Les bonnes actions ne rattrapent pas les mauvaises.

Je sais, cet article est assez confus. Mais je le suis moi-même sur le sujet. Je ne répond pas à la question et en même temps, je sais même pas si j’ai bien expliqué ce qui m’embête…


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