Photo l'Internaute © Mohamed Larbi BOUGUIRA
L'appel de la mer
tu l'entends
L'appel de la lune
tu l'entends
Longue plainte lumineuse
Sillonnant la surface mouvante
Depuis l'extrême bord
jusqu'à tes pieds
Toi Eucalyptus
Tu ne perds rien
du clair de lune
Qui caresse qui entaille
Le corps de la mer
rompu jusqu'aux entrailles
Tu es celle qui attend
Es-tu celle qu'on attend
Tu reprends
Feuille à feuille
branche à branche
Le cantique des épousailles
D'un coup libéré de l'écorce
flanc nu gonflé de lait
chevelure ruisselante de larmes
Tu renais soudain à toi
Tu renais enfin à toi
En toi s'achève
la voix nocturne
Quand tu exultes
à ton nom propre
Eu-ca-lyp-tus!
éclats de lune
Sans fin mêlés
au chant des vagues...
François Cheng - A l'orient de tout - Poésie/Gallimard