Tom

Publié le 06 février 2011 par Banalalban

D’abord de l’huile d’argan dans les cheveux puis sur tout le corps en prenant bien soin de ne pas oublier ces creux sous les bras au niveau des aisselles et l’aine. Je me prépare. Je mets de longues bandes autour de mes mains. Je fais rouler toutes mes articulations. Puis, je me mets à l’échauffement. Très sérieusement. Ensuite, la barre entre les doigts, sur la nuque, mon corps tout entier se rechauffe à mesure de l’exercice, se bande, mes muscles bien dessinés se révèlent peu à peu, mes muscles réfléchis dans le grand miroir, mes muscles roulent sous la peau, mes muscles, avec le soleil qui commence à poindre par la persienne, mes muscles gonflent et se tuméfient. Une fois l’échauffement terminé, je fais une série de cinquante pompes, les vingt-cinq première normales, relax, puis les dernières, les deux jambes croisées. Facile, vraiment. Plus dures sont celles sur une main mais j'ai l'habitude. Là, je ne compte plus. Puis je m’applique aux crunchs, sortes d’abdominaux tortures, ces derniers brûlent et se dessinent vite à façon, enflent en boules parfaites, horizontales. Puis, je m’attelle à la machine, fait travailler les pecs (10 séries de 30) puis les dorsaux (10 séries de 40), puis je passe aux jambes et fessiers. Ces derniers sont mon seul point faible, mais je n’ai pas encore abdiqué. Je progresse même. On m'a déjà complimenté du regard. Une fois mes deux heures d’entraînement terminées, je bois un bol de thé vert sur le balcon, en mini short. Si jamais quelqu'un me mâte, grand bien lui en fasse : je n 'ai pas besoin de son regard pour savoir ce que je vaux. Je pose le bol sur la table, la vaisselle peut bien attendre, le froid me revigore un peu, la buée s’échappe de chacun de mes pores entraînés. Je rentre enfin, fait couler l’eau, me brosse les dents. Je verse dans l’eau du bain un mélange d’huile hydratantes et raffermissantes, de la mousse ainsi qu’un peu d’eau. Nous sommes mardi, pas de bicarbonate. J’enlève mon short puis je me glisse dans l’eau brûlante du bain. Je me relaxe ainsi une bonne demi-heure, puis j’enlève le bouchon en caoutchouc, et fait couler sur mon corps de l’eau bien froide afin d’éliminer toutes les toxines exsudées et de refermer nettement toutes les ouvertures de ma peau. Je suis beau en surface. Nu, je m’avance jusque devant le lavabo et m’applique consciencieusement une lotion tonique sur le corps ainsi qu’un lait hydratant sur le visage. J’admire ma barbe taillée et délicatement dessinée et m’assure qu’il n’y ait aucun désordre. Je suis beau en surface. Je fais jouer mes pecs, un par un, les fait danser. J’admire leur mouvement dans la glace. Le mouvement qu'il font, rythmiques. Puis j’avale deux Xanax et un Lexomil. Et je vais me coucher, pour le reste de la journée, il est 8h37. Je suis beau en surface.