Centsoixantequinze

Publié le 06 février 2011 par Rafetnol
B.O.S.T.
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Sur la plage de Malibu en Californie du Sud, sous un soleil d'été californien, une jeune fille aux cheveux blonds et à la silhouette californienne également se baignait. Il était encore tôt le matin et elle avait laissé là ses affaires, une paire de sandales et une serviette éponge épaisse plutôt destinée à une salle de bain qu'à une plage de sable fin. Un jeune homme tentait, malgré une silhouette enveloppée et une course à la foulée désordonnée, de se donner un air local. Ses baskets aux semelles d'argent brillaient au soleil et les clés de sa voiture tintaient dans sa poche. A la vue de la paire de sandales posées près de la serviette il s'arrêta et, les mains sur les genoux, le dos un peu plié, la respiration redevenant régulière, il chercha dans les vagues la propriétaire des dits objets.C'est le soleil qui révéla la jeune fille lorsqu'elle sortait de l'eau en marchant lentement vers la plage, faisant briller l'eau qui ruisselait sur son corps. Comme elle s'approchait, il parvenait à distinguer plus clairement ses contours, les traits de son visage, la blondeur de ses cheveux collés dans son cou, un bracelet qui pendait au poignet. Parvenue à sa portée elle lui fit un sourire et lui, maintenant dressé sur ses jambes droites, bombant le torse et tentant de rentrer le ventre, entreprit de lui proposer un café comme on achète sa baguette. Contre toute attente elle accepta et l'invita même chez elle, à deux pas d'ici, sur sa terrasse donnant sur la plage.Elle mit un disque, apporta un plateau encombré d'une cafetière, de deux tasses, d'un sucrier et d'une grande corbeille remplie de fruits frais : cerises, fraises, mangues, kiwis, oranges. Il aurait bien fait la conversation mais pour une fois, à la vue de tout ce qui s'offrait à lui, les mots lui manquaient. Cela ne semblait pas la gêner outre mesure et c'est elle qui commença à l'entreprendre. Lui n'en revenait simplement pas. Ses conquêtes s'étaient la plupart du temps soldées par des échecs cuisants qui alimentaient en moqueries diverses les conversations de ses amis, qu'il soit présent ou non d'ailleurs. Il rêvait intérieurement qu'ils se trouvaient tous là aujourd'hui pour contempler enfin son succès.Ils étaient maintenant dans sa chambre. Elle roulait sur lui, experte, et lui pensait très fort au bureau, à son patron, à n'importe quoi qui pourrait le faire tenir tranquille encore un peu, juste un peu. Puis finalement, le mari de la jeune femme pénétra dans la pièce, nu et droit comme un i. Sans un mot, lui se leva, d'un bond, et quitta la chambre, la maison, la plage, au pas de course et dans le plus simple appareil. Ses clés tintaient dans sa main au rythme nerveux de sa course devenue régulière et il pensait intérieurement "pourvu que personne ne l'apprenne"...
****B.O.S.T. :
Dessins :
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  2. Angers
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  4. Toulouse

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