Ce matin j'ai reçu un petit caillou virtuel à travers l'écran de mon iMac.
Il venait de la plage normande de Berneval, du pied de la falaise. Du plus loin de ma petite enfance.
Evidemment, c'est moins poétiquement que Google Reader m'a alertée : un nouveau billet publié par worldofdream.
C'est le blog de Gérard, un fidèle ami-lecteur-commentateur qui ne savait pas en publiant son article, que le galet de Berneval allait ricocher si loin, jusque dans mon histoire familiale ancienne.
[ Passez la souris sur l'image pour lire la transcription de la correspondance, et/ou cliquez dessus pour l'agrandir ]
1950 : je fais mes premiers pas, à Berneval. Entourée de mes parents et de mes quatre grand-parents qui y louaient une petite maison, les mois d'été. Dire que j'ai de vrais souvenirs de cette époque serait exagéré, mais les photos les remplacent si bien que je me revois encapuchonée de plastique juchée sur les épaules de mon père. Ou bien avec Maman, et moi, maillon minuscule entre eux-deux me tenant par la main pour remonter le chemin de la valleuse.
Il y a dans les albums, des photos de plage... très habillées ! Des photos du retour des hommes de la pêche à pied. Des photos des femmes épluchant des légumes dehors, au soleil. Un chien énorme, Toto, qui me faisait paraître encore plus minuscule. Mes parents quand ils en parlaient, longtemps après, évoquaient encore ce temps-là avec bonheur. Ce n'était pas le confort, pas le modernisme, pas l'exotisme, mais c'était simplement, doucement, bien.
Puis un peu plus tard, mes grands-parents maternels qui habitaient Caen ont acheté une petite maison de pêcheurs à Luc-sur-Mer, à la sortie du village, près du cimetière. Là, j'ai de vrais souvenirs des vacances que j'y ai passées avec ma petite soeur, jusqu'à mes 8 ans environ.