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Réminiscence

Publié le 07 février 2011 par Zegatt

« Avec le temps l’espace entre vérités et mensonges se dissipe doucement et vous me pardonnerez si parfois j’ai repoussé cette frontière pour être au plus près de l’indicible. »

– Bernard Giraudeau, Cher amour

-  REMINISCENCE  -

Madame, vous êtes reine en mon cœur, et je ne suis ici qu’un prince implorant. Un parmi tant d’autres probablement, mais il semblerait, Madame, que ce soit vous qui m’ayez présenté le fruit défendu. L’aveu dans vos mots et l’humanité de votre dernier regard ne semblent à présent qu’un appel à franchir les interdits ; une bravade emportée par des sentiments dont je ne sais s’ils tiennent de mon rêve ou de votre réalité.
Attendez-moi, Madame. Attendez que je vienne à vous, dévoiler mes tourments, ouvrir les portes de mon humble royaume et tendre ses deux bras, si seuls sans vous pour les habiter. Je me perds dans votre obsession d’un soir, dans les suppositions d’un futur et la nostalgie de quelques égarements passés et partout, partout je vous retrouve.
Dans l’ombre d’un rituel obsessif, j’ai cherché le long du tracé de vos mots l’odeur éphémère de votre main, Madame. J’y ai rêvé à ces mondes inconnus, mondes évanescents dans lesquels vous seriez toute à la fois ma guide, ma compagne de route et ma destination.

Faut-il qu’à l’égal d’Aragon, Madame,  je déclame la folie que vous m’inspirez ? Que je me perde dans vos yeux ; ceux-là que je ne peux hélas que fantasmer en votre absence ? Ce n’est pas mon désir que je contemple, mais bien vous, votre souvenir et l’enchantement dont je suis votre victime, une victime consentante. C’est la réalité qui m’obsède, non les fictions que je pourrais y inventer. Excusez alors je vous prie ces mots emportés et hésitants, ils sont le seul écart que je m’autorise.

Mais je ne saurais vous parler d’amour. Le mot est bien trop grand, bien trop fort pour ce qu’il désignerait. Vous êtes ma fantaisie en désir de futur, vous êtes un sentiment épars et enivrant, un désir inassouvi ou un délire contemplatif, je ne sais plus, dans lequel je reste vôtre et désemparé.
Bien à vous.

Réminiscence

L. T. 18/08/10-07/02/11

Bunter blitz, Paul Klee



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