Ce n’est pas moi qui le dit. Ce cri du coeur a été lancé cette semaine par Jacques Myard, député UMP des Yvelines, déjà remarqué pour avoir proposé un internet nationalisé «à la chinoise» fin 2009. On pourrait se féliciter d’un tel éclat de voix : enfin un représentant de droite qui a les pieds dans la réalité quotidienne des français. Mais non. Cette réaction est celle d’un farouche opposant au système du permis de conduire à points, qui a voté jeudi à l’Assemblée Nationale, un texte visant à réduire la durée de 3 à 2 ans pour récupérer les points perdus sur la route. En clair, on emmerderait un peu trop les gens qui ne respectent pas les règles du code de la route…
Mais le choquant de l’histoire n’est pas là. Le fait qu’un élu de la république trouve qu’enfreindre un règlement n’est finalement pas bien grave, voilà ce qui m’interpelle. C’est donner un bien mauvais signe aux automobilistes qui vont considérer qu’ils peuvent à nouveau passer les limites. La triste réalité, la seule réalité, c’est 4273 morts en 2009. 4273 drames épouvantables engendrés par la bêtise humaine, qui ne sont la plupart du temps que la conséquence d’un comportement irresponsable et individualiste… Et cela ne calme absolument personne.
Myard n’est pas le seul dans cet exercice. Voter les Lois et ne pas s’y soumettre soi-même, c’est devenu la règle pour nos décideurs. Que dire très récemment quand un ministre de l’intérieur défend une grave manipulation de ses fonctionnaires, critique ouvertement les magistrats et commente contre toute raison une décision de justice ? Que dire des conflits d’intérêts, des enveloppes d’argent qui circulent sous le manteau, d’interventions pour intercéder sur des dossiers tordus et bizarres ? Quant au citoyen lamba, une garde à vue peut s’attraper pour quasi rien, en tout cas bien plus vite qu’une rente.
Il me vient un autre cri du coeur, mais je crains d’être accusé de plagiat.