Croyant le perdreà nouveau, Eve s’affola :- Ne recule plus !Se ravisant, Adam l’attirabrusquement contre sa poitrine.
Il la serra de plus en plus fort,caressa son abondante chevelure.Ses mains épousèrent la formede ses seins, de ses hanches.Il frotta sa joue contre la sienne.Leurs lèvres se cherchèrent.Par ces gestes répétés il luisemblait la protéger de sa propreviolence, des fureurs de l’Eternelet des dangers à venir.
- Nous sommes le jardin, reprit-il.
Elle respira, s’avanturant aprèslui vers des gestes inattendus,surprenants. S’abandonnantpeu à peu, elle éprouva uneivresse délectable, suivie d’unedouce quiétude.- Nous sommes le jardin,se redirent-ils comme si un soufflepuissant surgi du tréfondsde leurs entrailles leur inspiraitces paroles.
Dieu n’avait-il pas orientéleur destin dans ce sens ? L’Eternelne les préférait-il pas – à l’inversedes anges – éphémères mais libres,instables mais inventifs.
Le choix demeurait clair :se pétrifier ou se mouvoir.
Andrée ChédidPoèteHassan MassoudyCalligraphe
A suivre....