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Trois ans déjà… papa…

Publié le 11 février 2011 par Gintonhic @GinTonHic

Oui. Trois ans. Pourtant, j’ai l’impression que c’était hier.

Je n’ai pas oublié ton corps inerte. Bouche ouverte. Comme si tu dormais. Ronflais.

Mais tu ne dormais pas.

Tu n’étais tout simplement plus là, dans ce corps.

Franchement! Ils auraient pu fermer tes mâchoires! Quels cons!

Je suis là, avec Joce.  On doit identifier ton corps.

La bouche ouverte. Quels cons!

Puis, pendant un court instant, là… juste là…, j’ai voulu croire, encore un instant, que tu ronflais. Au diable les cons!

Pendant ces courts instants, tu étais toujours là, avec Joce et moi.

Et là, je t’ai récité ce poème, très simple, trop, qui était sorti de moi — je ne savais pas à ce moment — au moment même où tu disais à Joce que tu avais peur, mais qu’il t’en faudrait peu pour prendre la main qu’on te tendait. Au moment même où Joce te disait : vas-y.

Je m’en suis voulu de ne pas être là, ce matin-là. C’est moi qui devais être là, tôt. Mais je ne pouvais pas. Comme si je savais.

M’en veux-tu? Dis, m’en veux-tu? Comme si je t’ai abandonné, seul devant la mort que tu as dû franchir.

Je n’ai pas pu. Pardon. Pardon. Je n’ai pas pu. Je n’en pouvais plus. Comprends-tu? Me pardonnes-tu? Si tu savais combien je regrette. Oh! combien je regrette!

Et là, ton corps encore chaud, la bouche ouverte, j’ai voulu ne pas penser, oublier t’avoir laissé seul affronter l’autre côté.

Alors, je t’ai raconté, ce que j’avais presque rêvé, ce 9 février 2008… et que j’ai intitulé : Dernier pas 

Le tic tac de mon cœur
S’effiloche comme une fleur
Un pétale à la fois
Il m’aime Il ne m’aime pas
Il m’aime Il ne m’aime pas
Comme une marguerite qu’on effeuille
Il m’aime Il ne m’aime pas
Combien reste-t-il de pas
Il m’aime Il ne m’aime pas
Pourquoi m’a-t-Il fait ça
Il m’aime Il ne m’aime pas
Encore un pas un autre pas
Il m’aime Il ne m’aime pas
Je sens mon souffle qui s’en va
Il m’aime Il ne m’aime pas
Mon corps entier se débat
Il m’aime Il ne m’aime pas
Encore un pas un autre pas
Il m’aime Il ne m’aime pas
Maintenant je le vois
Il m’aime Il ne m’aime pas
Mon cœur s’emplit de joie
Il m’aime Il ne m’aime pas
Je cours les derniers pas
Il m’aime Il ne m’aime pas
Je le vois Il est là
Il m’aime Il ne m’aime pas
M’extirpant le tout dernier pas
Il m’aime Il ne m’aime pas
Il m’aime
Il m’aime
Je cours dans ses bras
Il m’aime et je le crois
Il me sert dans ses bras
Il m’aime et je le crois
Mon âme explose de joie
Il m’aime et je le crois
Je le crois au plus profond de moi

Papa, depuis ce jour-là, tu as toujours fait partie de moi. Et si, ce matin, je n’ai pas réalisé que c’était LE jour, c’est simplement que je n’avais pas réalisé qu’on était le 10 février.

Parce que, papa, pour moi, tu n’as jamais été aussi présent dans ma vie que depuis que tu t’es envolé de l’autre côté.

Je sais que tu m’entends. J’ose espérer que tu comprends. 

Papa, jamais je ne t’oublierai de mes sens. Non. Jamais.

Bisous
Ta, pour toujours, petite fille, Ginette

Trois ans déjà… papa…


Filed under: Mes délires et autres folies, Québec Tagged: amour, autofiction, décès, Non classé, papa, poème, poésie, santé, tristesse

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