Chers petits clous,
En cette époque de bonnes résolutions (quoi ? c’est déjà fini ??) j’ai décidé de faire mon mea culpa, de vous confesser (tiens celui là il va entrer dans l’anti-dictionnaire je le sens prochainement) mes fautes, mes fautes, mes très grandes fautes actuelles. Pas toutes, ne rêvez pas non plus. Les plus intéressantes, je les garde pour moi, et n'insistez pas, la torture ne fonctionne pas sur moi (par contre, un gros chèque à mon nom et adresse, ça peut marcher).
- Coupable : Je me lave les cheveux avec un shampoing qui coûte un bras.
Je l’ai gagné, il faut dire. Il parait que c’est le shampoing le plus cher du monde. Pour vous donner une idée, le prix de la noisette que je mets sur mes cheveux un matin sur deux correspond, à peu près, au PIB de l’Erythrée. Bon, sachant que la santé est gratuite en France , on peut se permettre de payer pour la beauté, finalement. Parce que je le vaux bien.
- Coupable : Je n’arrive pas à me faire une idée ferme et définitive sur la révolution tunisienne et les manifestations égyptiennes. Faut-il préférer l’ordre, ou le chaos ?
Au vu de ce qui s’est passé en Tunisie, mon cœur ne peut que bondir de joie. Une révolution si rapide, avec si peu de sang, et portée uniquement par la foi du peuple, cela parait incroyable et musèle de fait le cynisme de la politique internationale.
De même, après avoir lu « l’immeuble Yacoubian » de ce grand écrivain qu’est Alaa El Aswani, Je me réjouis du plus profond du cœur du soulèvement populaire égyptien.
Et pourtant. Ces attentes fortes de la jeunesse, comment ne pourront-elles pas être déçues ?
La transition est difficile, et la révolution est souvent le terreau propice à une situation floue dans laquelle la loi du plus fort est toujours la meilleure. Sauf qu’il n’y a pas qu’un seul « plus fort ».
Je ne suis pas pour la main de fer, et rien ne peut excuser les actes commis par exemple Saddam Hussein, et ses sbires. Mais la situation actuelle est pire encore pour un citoyen irakien lambda que celle de l’époque, où moyennant l’acceptation de certaines restrictions de sa liberté individuelle, sa vie même n’était pas menacée (sauf évidemment s’il faisait partie de la minorité kurde).
Et puis il y a l’Afghanistan, sa situation dramatique, la systématisation des pots de vin, le boom du trafic de drogue, la manière dont les femmes sont traitées…
Pour voir émerger de ces renversements de régimes une véritable démocratie, le chemin est long, et j’ai bien peur qu’il ne soit pas suivi. Chacun cherche à tirer la couverture à lui, et la situation finale sera peut-être pire que ce dont ces pays sont partis.
J’ai peur du fondamentalisme, des extrémismes, de l’individualisme, de l’ingérence, des magouilles, de la soif de pouvoir et d’argent. Ils triomphent pratiquement toujours du reste.
Et je ne citerai certainement pas la révolution française en exemple, elle qui a fait tourner la guillotine a plein régime, y compris (et surtout) dans les rangs des révolutionnaires et anciens alliés.
- Coupable : J’ai des images qui tournent en tête, mais je ne réussis pas à poser les bons mots dessus.
Ceci dit, ça viendra. J’attends que ça mature, et un jour, le besoin de les livrer à Word, et à vous se fera impérieux. D’ici là, je sèche.
Mais promis, vous lirez tout ça, un jour.
A bientôt les petits clous!