Pour Marion : Ma plus belle couverture
Publié le 13 février 2011 par Paumadou
Elle n’a pas l’air très belle comme ça au premier abord. Verte foncée, pas le genre herbe fraîche, pas le genre ragoutante. Mais pour l’apprécier, il faut dépasser la première impression.La couverture est magnifique. Ce n’est pas une couverture en bête carton ornée d’une photo, c’est un carton rigide recouvert de cuir vert. Le grain est assez marqué et l’écriture, les dessins sont en relief léger. Alternance de surfaces lisses et granulées.Le titre importe peu, c’est un livre en allemand, ok, un livre en écriture gothique même. Ce qui le rend assez improbable. C’est un livre de contes du Rhin. Le titre est encadré comme s’il s’agissait d’un tableau… D’ailleurs c’est un titre précieux car il est imprimé à l’encre doré. Ce qu’il raconte est très précieux : des légendes et des contes, c’est une culture qui s’exprime. Le trésor de tout un peuple.Le dessin en lui-même représente un homme, un chasseur à l’affût. Avec tous les détails des ses armes, alternant surfaces granuleuses, lisses et les traits. Car c’est impression à l’encre lithographique : les surfaces colorées ont un très léger relief, si léger qu’il faut caresser le livre pour le sentir. C’est d’ailleurs un livre que j’aime tenir en main, juste pour le toucher (en dehors de tous les souvenirs qu’il peut me remémorer même si je ne l’ai jamais lu).
C’est l’oeuvre d’un artiste-graveur, d’ailleurs c’est signé en bas à droite en négatif dans l’encre : HS. Vous en connaissez beaucoup vous, des couvertures signées ?La tranche reprend le titre en bas relief sur un fond doré. Le reste des armes du chasseur complète l’espace. Ou est-ce un chevalier ? Parce qu’il y a une lance, une épée, une masse à pointe et un heaume moyennageux. Peut-être même est-ce le Graal à côté ? Le jeu là est subtil entre la surface granuleuse verte et l’impression noire/dorée lisse.Au dos, pas de résumé, pas de crédits, pas de biographie… Juste en plein milieu, le sceau de l’éditeur. Juste du relief, pas d’encre. Un délicat poinçon avec des rubans, des noeuds, des fleurs entourant des lettres : Wilhelm Rahe – Grossbuchbinderei – M-Gladbach.C’est la plus belle couverture de livre que j’ai parce qu’elle touche aux cinq sens : la vue d’abord, mais aussi le toucher, l’odorat avec cette odeur de vieux cuir (plus agréable encore que celle d’un livre neuf), le goût aussi puisque l’odeur vous pénètre les narines pour venir vous picoter l’arrière langue et puis l’ouïe quand les pages viennent se poser sur la couverture rigide. Le bruit du canson, puis du buvard qui protège la page de garde…Wilh Ruland – Rheinsagen(offert à mon grand-père par son prof d’anglais et d’allemand en 1941)
(offert par mon grand-père à mon quinzième anniversaire - j’en ai parlé ici)Voilà pour Marion de The BuriedTalent, quelle est ma plus belle couverture : parce que c’est un livre en 3 dimensions et en cinq sens.(et vous c’est quoi votre plus belle couverture ? Participez au concours !!!)