Commercial

Publié le 15 février 2011 par Addiction2010

« Faites votre déclaration d’amour sur les quais de la ligne B. Venez retirer votre ticket romantique au guichet ». Ai-je rêvé ? Etait-ce une opération commerciale de plus ou bien l’initiative d’un agent facétieux de la SNCF ?

Quel tohu-bohu si tous ces messieurs, puisqu’il appartient aux hommes de déclarer leur flamme, se décidaient subitement à aborder les inconnues et tout de go les gratifiaient d’un « Mademoiselle, je vous aime ». Sans doute quelques uns et quelques unes en profiteraient ils pour nouer des relations que la morale réprouve en confondant amour et bunga bunga comme on dit de l’autre côté des Alpes. Mais l’idée est plaisante ! Au moins quelques sourires, quelques mot peut-être, seraient ils échangés et qui sait si de ces rencontre fortuites ne naîtraient pas quelques vraies idylles ? Pauvre Saint Valentin… Cette fête n’est qu’un barnum commercial qui permet aux fleuristes, et à quelques autres, de gonfler leur chiffre d’affaires en plein hiver.

Je peine à imaginer ce que pouvait bien être le ticket romantique et en quoi il aidait à faire cette déclaration sur un quai de gare. S’agissait-il d’un ticket ordinaire décoré d’un ou deux gros cœurs rouges ? D’un ticket de loterie offrant, qui sait, un dîner aux chandelles pour deux personnes, ou même une croisière. Sur la Seine, bien sûr. Ah si chaque matin, au passage des portillons, on nous remettait un ticket nous confiant une mission, qui serait d’aborder un ou une inconnue et de lui transmettre un message qui serait inscrit sur ce morceau de papier. Le monde du banlieusard en serait tout changé. Sans doute les téméraires qui se risquerait à suivre la consigne recevrait-il les premiers jours des regard foudroyants de reproche mais ensuite, l’habitude arrivant, le jeu suivant, on verrait peut-être enfin les visages s’ouvrir, cesser d’être figés dans une posture qui traduit l’isolement.



Qu’est ce qui empêche chacun et chacune, avec ou sans ticket romantique, de gratifier son voisin ou sa voisine d’un « je vous aime » tonitruant ou tout doux. Rien. Si ce n’est que nous ne nous aimons pas les uns les autres.