J’ai 16ans…

Publié le 16 février 2011 par Drine

Bonjour,

Petit article histoire de noter tout ce que je me rappelle de cette époque là, afin de bien m’en souvenir quand ma fille y arrivera…

Note : l’abus de smileys dans ce billet est totalement volontaire !

Tout d’abord, j’ai l’impression d’avoir grandit en dehors du monde, à Viverols, puis Ambert… Il y a plein de choses de la vie dont j’ai été épargnée là haut, en particulier la violence. Quand j’y réfléchis, j’ai l’impression d’avoir grandit au pays des bisounours…

Bref, j’ai mon walkman vissé sur les oreilles, avec mes gros écouteurs en mousse. Je ne conçois pas la vie sans musique en fond, à part en cours bien sur…

« This Romeo is bleeding But you can’t see his blood » Bon Jovi  :love:

Je pense que le cœur d’une ado est à vif en permanence, toutes les émotions sont multipliées par 1000. Bon Jovi me fait taper le cœur, même si cette photo qui dévoile son torse poilu m’a tellement déçue. Non, le torse d’un « homme » doit être imberbe, musclé. Par contre une barbe de trois jours est particulièrement sexy… Enfin je dis ça, mais je ne suis pas particulièrement axée sur le physique pour mes relations amoureuses. Non, il suffit de me toucher le cœur. Et ça arrive, souvent… Je fonctionne en mode « papillons dans le ventre » en permanence, et je recherche ça encore et toujours. Je ne suis pas non plus une fille qui se fait plein de mecs, au contraire même, rapport à mes copines, moi j’ai des relations qui arrivent à durer plus d’un mois !!! Et un mois, c’est une vie à 16ans ! Je rencontre l’amour de ma vie, je rêve de lui, je mets des photos de partout, j’écris sur lui dans mon journal et deux semaines plus tard, j’apprends qu’il a osé flirter avec un de mes meilleures amies ! Salaud ! C’est fini ! Pour toujours. Mon cœur saigne, je pleure toutes les larmes de mon corps. Ma vie n’a plus de sens, enfin, jusqu’à demain. Je me souviens d’une rupture à cette âge là que j’avais particulièrement mal vécue, et lors de ma fête anniversaire, genre 15jours plus tard, on m’a fait la réflexion « Quoi, tu penses ENCORE à lui ?? »

Cela peut paraitre tellement futile et vide de sens quand on regarde ça avec ses yeux d’adultes, mais ces émotions sont tellement fortes, tout votre être vibre, se brise, se reconstruit, en quelques heures on peut passer d’un extrême à l’autre. Je pense qu’un ado est un peu bipolaire !

Ma fête d’anniversaire des 16ans…   Première vraie grosse fête, même si j’ai déjà fait des « boums », celle là n’a rien à voir, mes parents m’ont laissé la maison, et j’ai invité mes potes. Ce sera ma première nuit blanche… On a installé la Sono, viré le canapé et la table, et mis de la bière au frais… Je sais qu’aujourd’hui les jeunes carburent aux alcools plus forts que ça, et ça me fait un peu peur, parce que rien qu’à la bière, qu’est ce que les lendemains étaient difficiles !! Avec mes potes, on est des rebelles. Ni dieu Ni maître ! Je suis en général habillée avec des T-Shirts ou des sweats trop larges (qui cachent ma maigreur), jeans « pattes d’ephs » usés, rangers. C’est l’époque des débuts de la « dance », et des boys bands et girls. Mais à part le clip des Spices Girls (obligééé), je n’écoute pas. Non, moi j’écoute du rock. Pas le rock de ma mère bien entendu, non, du bon gros rock. Et même du punk.

Les Béruriers sont les rois !

Ouais, ce que j’aime, c’est pogoter sur les Bérus (très féminin, je vous dis, chuis un garçon manqué), je connais d’ailleurs « Salut à toi » par cœur (encore aujourd’hui), et ceux qui connaissent savent que j’ai bataillé ferme. Mais maintenant, je m’amuse à mettre une phrase par jour sur mon agenda, si jamais j’oubliais. « Anti-social » est mon credo, et ce jour où on l’a demandé au karaoké du village reste mémorable. Le gars croyait qu’on allait pas y arriver « elle est dure à chanter » qu’il disait. Mais nous, on a pas fait une seule erreur ! :siffle:

Mes premiers concerts, ce fut « Les Naufragés », un incontournable. Qu’est ce qu’on a pu se lâcher dans ces concerts en plein air au son de l’harmonica et de la guitare !! J’aurai aimé voir les Bérus en concert, si le groupe n’était pas mort depuis presque 10ans (d’où leur nom de « noirs » ouais, moi j’en connais des trucs)

Chaque fête est un événement, surtout que je n’ai le droit d’en faire que pendant les vacances et en été…(fichus parents dictateurs) Et l’été, dans ma campagne, c’est l’époque des bals ! Oui, on a encore des trucs comme ça là haut, enfin, aujourd’hui de moins en moins à ce que j’en sais. De toutes façons, les boîtes, ma mère veut pas que j’y aille…(grrrrr) Pas avant mes 18ans qu’elle a dit. Ce qu’elle peut m’énerver d’ailleurs, je la supporte pas. Bon, je l’appelle une heure chaque soir depuis la cabine téléphonique de l’internat (et oui, pas de portable encore) mais on dirait qu’elle fait tout pour me pourrir la vie… Ah mes 18ans, comme j’ai hâte d’y être, je serai enfin liiiiiibre ! (compte là dessus  <_<   )

Bref, les baloches. Encore aujourd’hui, je crois que je peux vous citer dans quel ordre chronologique on les avait dans ma campagne. Qu’est ce qu’on se marrait !  :D  On y allait en mobylette, puis en scooter. Et oui, mes parents (tortionnaires) avaient accepté de m’offrir un scooter. Enfin offrir, il fallait que je me le paie !! :/ En faisant des trucs et des machins bien chiants (genre aider ma mère pour le ménage, le repas, le repassage, aider au magasin) Mais je l’avais, et ça n’avait rien à voir avec la vieille mob d’avant qui arrêtait pas de tomber en panne. Non, là, je n’avait pas froid au jambes pour rentrer, et je montais à presque 50 en ligne droite avec le vent dans le dos !! (mon père n’a jamais voulu le débrider… grrr ) Et donc je pouvais aller faire les bals à plus de 10km de chez moi !

Et danser, boire de la bière à la buvette avec les potes, redanser, encore et encore, et attendre impatiemment les slows… Parce que dans les bals, il y a une série de 4 ou 5 slows à ne rater sous aucun prétexte ! Le premier permet de tester l’adversaire, et de savoir si on poursuit ou pas sur le second avec le même. Si ça colle on continue, si ça colle pas, je lance un regard à un de mes potes restés sur le bord de la piste, et il vient me délivrer des griffes du mâle !! Et pour toujours les faire, on avait une technique avec ma meilleure amie, si on n’avait pas été draguée depuis le début du bal, et que personne ne nous invitait, on dansait toutes les deux. En général moins de 20sec avant que deux beaux mecs ne viennent prendre pitié…

« Time, it needs time
To win back your love again.
I will be there, I will be there. » Scorpions

(Hiiiiii ) Là, je peux défaillir, ils passent LA chanson ultime, LE slow énorme. Quoi que je sois en train de faire, je lâche et me rend sur la piste. Et au passage, je trouve toujours quelqu’un pour m’accompagner, et un mec, voire un de mes potes (j’ai plein de copains, je me sens beaucoup plus à l’aise avec eux que dans un groupe de filles, avec mon amie, on était souvent les deux seules au milieu d’une dizaine de gars)…

Insouciance…  :blll: Surtout que j’ai grandit au pays des bisounours, je me rends compte avec le recul que j’ai fait des trucs que je referai jamais, mais c’est pas ça qui est cool à cet âge là, faire des erreurs pour avancer ? (sauf qu’on ne sait pas que c’est des erreurs) Quand je vois ma collègue, mère d’une ado, être morte d’inquiétude parce que sa fille veut à tout prix sortir, je comprends pourquoi ma mère me disait qu’elle ne dormait pas avant que je sois rentrée… Elle a du en faire de courtes nuits (meuh, elle a pas besoin de s’inquiéter aussi, chuis grande moua :o) ) Et pourtant, 9 fois sur 10, y’avait pas de quoi… Bon, les bals à l’époque partaient souvent en bagarre (mes potes souvent au milieu) mais ça restait « gentil » (comprendre : on se battait à coups de poings et de pieds, pas d’arme) Aujourd’hui, ça « dégénère ». Je lis souvent dans le journal des fins de bals dramatiques, et d’ailleurs, ils disparaissent peu à peu, étant donné que la responsabilité du maire de la commune est engagé, il préfère interdire que prendre le risque. Dans les boîtes, c’est de la responsabilité du proprio, à lui de gérer. Enfin, pour nous, un bal, c’était pas un endroit où il risquait de nous arriver autre chose qu’un oeil au beurre noir pour un mec !

Enfin voilà ce que c’était mes 16ans, tourbillon d’émotions intenses, l’amour, la haine, la rébellion… Je me souviens aussi que j’étais super mal dans ma peau (trop maigre, pas assez de formes, cheveux trop plats et fins…) et que si je cherchais à faire battre mon coeur plus fort, c’était surtout pour éliminer ce malaise…

Et ça, je veux m’en souvenir, pour comprendre ma fille quand ce sera son tour…