Magazine Journal intime

Une presque bourde en matière de Siempre / Toujours / Altijd

Publié le 17 février 2011 par Anaïs Valente

L’autre jour, je suis allée faire des courses dans un supermarché discount, comme on les appelle maintenant.

J’avais besoin de dérivés de papier.  De plein de dérivés de papier.

Kekseksa, les dérivés de papier, vous demandez-vous, une lueur d’intelligence dans le regard (comme quoi, ça peut arriver à tout le monde, d’avoir soudainement cette lueur qui s’anime).

Les dérivés de papier sont, en vrac : papier WC, mouchoirs en papier par paquets de dix, mouchoirs en papier en boîte, protège-slip et serviettes hygiéniques.  Je fais mon stock de ce genre de chose dans les magasins discount, vu que c’est super beaucoup méga moins cher.  Et comme le mot l’indique, stock équivaut à grandes quantités, de quoi tenir un siège en cas de troisième guerre mondiale.

Après avoir déjà mis dans mes grands sacs de quoi m’essuyer le derrière et le nez, me vlà au rayon « femmes ».

Et là, le choix est immense.

Il fut un temps où, dans les discount, y’avait qu’une sorte de chaque truc.  Et une sorte pas pratique pour un sou.  Les serviettes hygiéniques ressemblaient à des langes géants hyper inconfortables.  Les protège-slip ne protégeaient rien et se désagrégeaient au moindre frottement.  Les tampons n’avaient pas encore envahi les lieux.

Mais maintenant, c’est Byzance.  C’est Noël.  C’est Pâques.  C’est tout à la fois.

Y’a des protège-slip en veux-tu en voilà, certains étant même parfumés à l’aloe vera.  Je comprends mal l’intérêt d’avoir du parfum à cet endroit, vu que moi, je passe pas mon temps à me contorsionner pour me renifler l’entrejambes, mais soit. 

Y’a des tampons en veux-tu en voilà, avec ou sans applicateur, avec ou sans embout qui se détend, avec ou sans ficelle (naaan, là, je rigole, sans ficelle, vous imaginez ?  Faudrait l’enlever aux forceps).

Et y’a des serviettes en veux-tu en voilà.  Des normales.  Des normales avec ailettes.  Des normales ultra-longues pour la nuit, qui remontent jusqu’au nombril et jusqu’au bas du dos.  Des ultra-minces.  Des ultras-minces avec ailettes.  Manque juste le modèle de serviettes intégrées dans un slip, qu’ils ont pas encore inventé.  Tiens, je le ferais bien breveter, sauf que c’est nin pratique en journée.  Mais pour la nuit, why not ?

Me vlà donc devant le rayon des Siempre, des Toujours, des Altijd, bref des ersatz d’Always, à la recherche de mon graal.

Que je trouve.

Mais je réalise à quel point c’est cher.

Passque si j’achète du Siempre, du Toujours, du Altijd, bref de l’ersatz, c’est pour pas payer le prix Always quoi.  Et ben là, leur Siempre / Toujours / Altijd, il est à 2 euros et des.  Dingue comme ça a augmenté.  J’avais pas réalisé, vu que j’ai toujours un stock de hamster, j’avais plus acheté tout ça depuis deux ans, au bas mot.

Et mon œil de lynx se pose, chance extrême, sur le paquet.  Et mon neurone se réveille.  La madame sur le paquet, elle a plus l’âge d’utiliser des Siempre / Toujours / Altijd. Elle à l’âge d’être en pause Siempre / Toujours / Altijd.  L’âge d’être en ménopause.

Et mon neurone pige.  Je m’apprête à acheter des protections contre fuites urinaires…

Oh, rien de grave, ça nous pend au nez à toutes et tous.  Juste que je suis un chouia jeune quoi.  Juste que c’est trois fois plus cher que mes Siempre / Toujours / Altijd…

Mon portefeuille a donc échappé de peu à la ruine.  Et moi j’ai échappé de peu à un achat inutile… pour l’instant…

La suite demain…


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