Passons sur les lunettes actives (et les 20min qu’il faut à chéri pour se rendre compte que ça marche pas et sortir en plein milieu d’Avatar pour râler) parce que souvent c’est les lunettes en elles-même qui marchent pas et qu’il faut changer.
Mais on voit en 3D tous les jours (avec ou sans lunettes) sans que cela nous cause des migraines à desceller les pierres de la baraque. Oui, mais la différence entre la 3D du film quotidien de votre vie (Bébé prend son bain, Chéri renverse son café et Attention à la marche !) c’est que vous avez le pouvoir de FAIRE votre film : choisir le cadrage, la mise en scène(quoique) et surtout, la profondeur de champ ! Vous pouvez choisir le focus que vous donnez à votre image.
Ok, je vous parle moins technique : quand vous regardez autour de vous dans la vraie vie, vous choisissez où vous mettez la netteté : en gros sur le bébé au premier plan ou sur le chat en haut de l’étagère à 3 mètres. Et le reste deviens flou. Vous choisissez ce que vous rendez net.
Dans un film en 3D, vous retrouver les volumes, la profondeur… Si vous êtes un bon petit spectateur passif, vous vous fichez un peu du focus, vous suivez l’histoire et prenez tout ce qu’on vous offre. Sauf que moi, j’ai le mauvais oeil… l’oeil qui cherche le détail, qui scrute, qui observe et qui veut TOUT voir… Du coup, j’essaye de voir les détails de l’arrière plan quand le focus est sur le personnage principal en gros plan, et forcément je vois flou. Et mon cerveau (qui est un peu mou) et mes yeux (un peu trop actifs) cherchent à tout prix à faire la mise au point sur un truc qui ne sera jamais net ! De quoi vous donnez la migraine.
Vous allez me dire : ben pour un film normal, c’est pareil non ? Oui, sauf que quand le film est normal, je regarde l’image en 2D, comme s’il s’agissait d’un tableau bien plat. En 3D, je me sens frustrée, leurrée par cette fausse illusion de rentrer « dans l’espace » du film. C’est pas comme une sculpture ou une installation, parce que dans ces cas, je peux choisir ce que je regarde. Là, je suis obligée de suivre l’oeil du réalisation. Et honnêtement, jusqu’ici, aucun réalisateur a « joué » sur cette 3D pour faire réellement du film une oeuvre artistique avec une recherche. Ca reste des films conçus en 2D et filmé en 3D (avec quelques passages où un truc nous arrive dessus pour nous faire peur… bon, ce truc là est usé au bout de 3-4 fois… Autant dire qu’après un film, on voit le truc arriver.
Et honnêtement, des films en 3D semblent être partout : bon pour Avatar ou Sanctum… Ok, c’est du spectaculaire. Tron ne l’était pas tant que ça, mais l’idée : réalité 2D et virtuel 3D était bonne (mal finalisée, mais c’était une idée quand même). Par contre : Yogi l’ours ? Gnoméo et Juliette ?
QUEL INTERET ? A part quelques scènes faites POUR ça et dont on est déjà blasé parce que c’est pareil dans tous les films ? Et nous niquer les yeux dès qu’il y a une scène un peu rapide sur laquelle on a pas le temps de se focaliser (la caméra d’ailleurs non plus… ce qui en résulte c’est un gros mal de crâne et pour moi, la perte partielle de ma vision périphérique à gauche pendant une heure au moins après la fin… )
Le seul film que je me rappelle avoir vu en 3D, avoir aimé et en être sortie sans aucun problème, c’est en Imax au Futuroscope.
Guillaumet Les ailes du Courage de Jean-Jacques Annaud
Pas d’image de synthèse, pas d’effet spectaculaire juste pour faire sursauter le spectateur (d’ailleurs au Futuroscope, c’est l’animation qui c’était le plus calme !)
Mais la nature, belle, immense et vraiment sauvage ! Du vrai, voilà ce qui était bien, des paysages qu’on ne verra sans doute jamais de nos propres yeux et qui s’affiche en grand devant nous. J’en avais presque froid pendant tout le film tellement on s’y croyait. Là, la 3D est bien.
Voir la BA (en anglais, j’ai pas trouvé mieux) de Wings of courage cliquez ici.