Magazine Journal intime
Quelques tranches dans un jambon
Publié le 25 janvier 2008 par Anaïs ValenteY’a pas de quoi se la péter.
Ni de quoi se vanter.
Ni de quoi fouetter un rat.
Mais qu’importe.
Y’a de quoi danser, faire des petites bonds, faire des câlins, sautiller, pousser de petits cris, devenir rouge pivoine, ne plus savoir respirer, avoir les yeux qui brillent et le cœur qui pétille, ou l’inverse.
Et faire subir tout ça à cette pôôôôôvre Mostèk qui était justement sur mon passage.
Je l’ai reçu.
Le livre oùsque j’ai écrit quelques tranches, un peu comme un gros jambon où les tranches 24, 78, 112, 231 et 394 seraient mes tranches à moi rien qu’à moi.
Jusqu’à ce jour, je n’avais vu que le scan de la couverture, parce qu’il n’a pas encore traversé la frontière franco-belge, ce livre.
Alors quand le facteur a tambouriné à la porte du bureau, en plein temps de midi, au moment oùsqu’on n’ouvre pas, j’ai su. Non par science infuse, non dans une boule de cristal, mais en voyant son képi et les petites décorations rouges de son uniforme. J’ai su. Que c’était mon messie (qui a dit que j’exagérais ?)
J’ai ouvert et j’ai vu la grosse caisse.
Et c’est sorti tout seul « aaaaah, je vous adoooooooore », que je lui ai dit. Non, c’était pas parce qu’il était mignon et brun ténébreux. Enfin pas seulement. Peut-être un peu. Mais pas uniquement.
J’ai déchiré hystériquement les collants qui scellaient la caisse, et j’ai pu admirer mon bout de livre. Ça fait un drôle d’effet. Il est tout brillant tout beau. Bien épais. Un format idéal pour mettre dans un WC de célibattante.
Y’avait personne dans les bureaux alors je me suis laissée aller à la contemplation de ce livre pas comme les autres pour moi. Contente. Limite si j’ai pas eu des courbatures dans les joues à force de sourire bêtement.
Puis, d’un coup, angoisse.
Et si, finalement, mes textes avaient été supprimés, en toute dernière minute ? Angoisse angoisse. Vérification fébrile. Aaaaaaaaaaaaaaaaaah. Làààààààààààààààààààààààààààà. Un texte. En haut, mon nom. En bas, mon blog, en tout tout petit. Drôle d’effet. Je suis alors tombée en crise de contemplation béate et intense, durant quelques instants.
Puis Mostèk est rentrée et a dû subir ma joie envahissante. La pauvre. Elle a l’habitude de mes crises de démesure totale, mais là j’ai vu dans son regard une lueur de pitié/stupéfaction/peur/envie d’appeler une ambulance* (*biffer la mention inutile).
De la démesure. Car ce ne sont que quelques textes dans un livre. Faut savoir raison garder ma petite Anaïs.
Mais chuis contente.
Tout simplement !
Et fallait que je vous le dise.
Et que je vous le montre. A vous qui savez tant de moi. Je vais pas faire l’indifférente, tout de même, ça sonnerait faut, de la part de la gamine en herbe que je suis restée. Chuis contente, voilà tout.
Alors je vous le montre. Mon bout de livre paresseux, puisqu’il aura mis un temps fou à arriver).
Au fait, mon premier texte est à la page 24 (les autres, je sais pas, car non, j’ai pas passé ma journée à les chercher, je le jure, je sais que ça vous étonne), comme ça vous pouvez aller le lire en douce dans votre librairie, elle est pas belle la vie ?