Parce que la censure n’existe pas qu’au niveau des éditeurs et que parfois des livres osés sont publiés mais n’atteignent pas le lecteur, il y a visiblement pas mal de problème de censure volontaire au Canada : des livres retirés de bibliothèques, de magasins ou de programme scolaires sur plainte de particuliers extrêmement choqués notamment. Empêchant ainsi les lecteurs de lire ces livres parce qu’ils ne sont pas jugés « corrects » par l’opinion publique.
Et oui, ce sont des puritains homophobes et racistes (pas contre les noirs, mais contre les autres) et nous en France, on est tellement meilleurs que tous ces tarés de l’autre côté de l’Atlantique ! Ben oui, c’est sûr, la France, c’est le pays de la liberté, de la culture ! Alors on peut critiquer ! Oui, c’est l’histoire d’une paille, d’un oeil et d’une certaine poutre…
Parce que la France n’est pas mieux lotie. Prenez par exemple les éditeurs de livres pour enfants : en dehors des histoires de cigognes et de chiffres (voire de lettres, mais ça fait des bouquins plus long), certaines maisons d’éditions tentent d’offrir à leur public des histoires de qualité (histoire de pas en faire des dégoûtés de la lecture dès 6ans) et évidemment de toucher des sujets qui intéressent : la vie et la mort. Mais pas celles de leurs grands-parents, hein, celles de leur quotidien à eux : mariage, divorce et… homosexualité.
Je vous conseille à ce sujet d’aller lire un excellent article sur l’homophobie discrète qui règne parmi les lecteurs (et non pas les éditeurs) de romans jeunesse. Et dire que personne n’interdit Poil de Carotte ou Les Malheurs de Sophie alors que les enfants y sont quand même maltraités par des adultes (et que dire Harry Potter qui est séquestré pendant des années dans un placard !) des sujets nettement plus problématiques que d’avoir deux mamans ou un coeur qui tombe pour une copine (on ne choisit pas de qui on tombe amoureux !) dans des histoires prônant le respect de l’autre !