L’hiver, en Normandie, dans la maison de campagne de mes parents nous sommes sûrs de les retrouver, tous les ans, au rendez-vous.
Plus ou moins nombreuses, selon la météo, selon l’été précédent.
Elles parsèment les appuis des fenêtres, et le parquet, près des ouvertures.
Les mouches. Mortes.
Elles s’introduisent dans la maison, l’automne venu, sentant poindre le froid. Léthargiques, déjà mourantes.
Elles crissent sous les chaussons, sèches et cassantes.
Au milieu, l’une d’elle sautille encore en grésillant par à-coups, telle un jouet dont le ressort est cassé.
Le balai ou l’aspirateur n’en viennent pas à bout.
Subrepticement, elles reviennent, une puis deux puis des dizaines.
Dans la nuit, parfois, une brève agonie, un bourdonnement désespéré résonne dans la pièce silencieuse, terminé par un tac discret lorsqu’elle s’écrase sur le plancher.
Les mouches se cachent pour mourir.