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L'Histoire, d'il y a 200 ans ...

Publié le 22 février 2011 par Perceval

Il y a 200ans, nous aurions eu à choisir entre « Joseph de Maistre » ou « Félicité de Lamennais »… Aujourd’hui, ne nous est-il pas possible de dire que l’un plutôt que l’autre, n’allait pas dans le sens de l’histoire ?

Dans les années qui précèdent la Révolution, le ‘ franc-maçon’ de Maistre se montre favorable à l’esprit de réforme.

Joseph de maistre
L’œuvre capitale de Joseph de Maistre, ‘ le Pape ‘ (1817) , lui permet de proposer de placer le Souverain Pontife à la tête de la société… Il préconise l’infaillibilité de l’autorité pontificale. « L’infaillibilité dans l’ordre spirituel et la souveraineté dans l’ordre temporel sont deux mots parfaitement synonymes ». Il raille « la souveraineté du peuple », hait le protestantisme : « Le plus grand ennemi de l’Europe qu’il importe d’étouffer par tous les moyens qui ne sont pas des crimes, l’ulcère funeste qui s’attache à toutes les souverainetés et qui les ronge sans relâche, le fils de l’orgueil, le père de l’anarchie, le dissolvant universel, c’est le protestantisme. » J de M.

Les grands thèmes de la pensée maistrienne sont: le satanisme de la Révolution, la réversibilité des mérites et de peines, la régénération par le sang, l’horizon eschatologique de l’Histoire,

Il fait l’apologie de l’Inquisition, et entretient une fascination de la violence … Sa théologie reprend la vertu de la souffrance innocente au profit du coupable …

"Lu, plusieurs heures, le Pape de Joseph de Maistre. L'auteur me passionna au temps de mon adolescence. Aujourd'hui, j'en jouis mieux, en le délimitant. Génie incontestable, mais borné. Génie exclusivement traditionnel. On croirait que sa 'Providence' est un mécanisme. Il ne comprit pas qu'en 1789, Dieu avait changé la face du monde." LÉON BLOY. 

F de Lammenais

En 1817, Félicité de Lamennais  publie le premier tome de son Essai sur l’indifférence en matière de religion qui reçoit un franc succès malgré des affirmations à l’orthodoxie douteuse, telles que : « Le recours à l’histoire permet de découvrir dans la succession des civilisations l’action souterraine d’une révélation continue. »  ou le fait d’opposer le consentement universel à la raison individuelle.

En 1828, il publie Des progrès de la Révolution et de la guerre contre l’Église dans lequel il affirme : «  Nous demandons la liberté de conscience, de la presse et de l’éducation. »  Jugeant la monarchie dégénérée, il déserte alors définitivement sa cause. L’archevêque de Paris condamne l’ouvrage. Il se fait le prophète d’une Église plus humble et authentique, revenant aux idéaux de pauvreté des origines. “Lamennais réclame la liberté de religion et de conscience, la séparation de l’Église et de l’État, les libertés d’enseignement, de presse, d’association, l’élargissement du système électoral et la décentralisation”,

En 1832, c’est la condamnation. L’encyclique « Mirari vos » condamne les “excès mennaisiens”, notamment les libertés de conscience, d’association, d’éducation, de résistance aux despotes…

En 1834, il publie les Paroles d’un croyant, un véritable best-seller qui sera édité à plusieurs milliers d’exemplaires, partout dans le monde. Il s’agit d’abord un réquisitoire contre les autorités ecclésiastiques et Grégoire xvi, accusés d’avoir “divorcé d’avec le Christ”. Une nouvelle encyclique condamne les Paroles d’un croyant.

Il meurt en février 1854. Conformément à sa volonté, Félicité est inhumé dans la fosse commune du Père-Lachaise.

( Texte extrait d’un article de Erwan Chartier-Le Floch est journaliste et secrétaire de rédaction au magazine ArMen et chercheur au CRBC de Rennes )


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