L'infiltrée…

Publié le 23 février 2011 par Wawaa

Le 4 Février 2010 à 17h15, enfin plutôt vers 18h00, j'ai révu le spécialiste en rhumatologie, ostéopathie et neurologie bref, en médécine physique, appelons le Docteur Miaou. Il cherchait depuis notre première entrevue comment régler le problème névralgique qui me pourrit un bras. Il y avait beaucoup de monde dans la salle d'attente et a priori une déconcertante désorganisation qui agaçait pas mal de patients impatients…ceux qui veulent toujours passer vite et qui ne supportent pas d'attendre. Mais si on nous appelle "patients" c'est pour une bonne raison, c'est qu'il ne faut pas être impatients. Et si ça s'appelle "salle d'attente" c'est pour une bonne raison, c'est qu'il faut y attendre.

Depuis que j'ai été thyroïdectomisée totalement - ouais, c'est la classe - j'ai passé beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps en salle d'attente. Je sais par expérience qu'il est absolument inutile de grogner parce que le temps parait "long". Il suffit de s'amener une occupation : un roman à lire - ça m'a été très utile pendant mes années d'étudiante en lettres modernes, ça m'obligeait à lire tous mes bouquins -,  un magazine de la pile proposée sur la table de la salle d'attente - en général ils sont vieux, déchirés, traitent de sujets débiles, d'actualités obsolètes du style Cécilia va quitter Nicolas -, des sudokus - mon arme favorite pour tuer le temps, très bon pour les neurones aussi -, et sinon du papier , un stylo pour écrire vos futurs articles de blog. Je ne sais pas combien d'articles de blogs j'ai pu écrire en salle d'attente, sur mes blocs notes ou mes cahiers… parfois en écoutant les derniers ragots du quartier qui sortaient des bouches des commères. Enfin bref, tout ça pour dire qu'un patient impatient c'est par définition illogique, paradoxal, et donc, en connaissance de cause, et même si on a un rendez-vous, faut patienter même si y'a du retard.

Après une bonne demi-heure de patience j'ai été appelée par la secrétaire pour être conduite dans un des trois cabinets de consultation pour y patienter sagement quasiment 20 minutes de plus. J'ai eu le temps de scruter tous les détails de la pièce, les divers livres médicaux du style "l'épaule", "les genoux", "Le grand dictionnaire des algies", "la rhumatologie", "la douleur", les photos de famille avec les petits enfants qui font un sourire forcé pour la photo ou celle du mariage avec le docteur version jeune avec sa femme, les dessins des jeunes patients, le tableau de traviole sur le mur, les squelettes de démonstration que t'as envie de toucher mais que tu touches pas parce que tu serais capable de tout faire tomber. Franchement, vous voyez, on peut ne pas s'ennuyer quand on patiente. Puis Docteur Miaou est arrivé, en se pressant comme un citron, déconcerté par la désorganisation ambiante des événements, ne sachant pas dans quel cabinet aller en premier car trois patients l'attendaient dans trois cabinets différents. Il grognait un peu d'ailleurs. Nous reparlons donc de mon problème de Névralgie Cervico Brachiale droite non résolue après la manipulation qu'il m'avait fait dix jours avant. Il ne se souvient de rien, n'avait fait aucune photocopie de mes dossiers, recommence toutes ses questions, n'avait pas noté grand-chose. Il me réexamine et constate avec désarroi que la douleur est effectivement toujours là. Il affirme avec aplomb que c'est une hernie discale en C6-C7 comme l'expriment certains de mes examens. Il palpe les cervicales, trouve les points douloureux et tout à coup dit "Bougez-pas, je vais vous faire une infiltration".

Je suis tétanisée par le souvenir d'une infiltration douloureuse qu'on m'avait fait dans le genou. Je me dis que de toutes manières ça va faire mal, autant se détendre, ça ne sera que moins pire. Il désinfecte la peau avec de l'alcool et pique. La douleur, je ne sais pas la décrire. Il parait, d'après docteur Miaou, que c'est "comme une intramusculaire, ça fait pas mal". Il n'a certainement jamais subit d'infiltration. Il atteint au bout de son aiguille un point extrêmement douloureux.


"Vous avez mal où là ?"
"Dans le bras !" dis-je d'une petite voix souffreteuse et éraillée.
"BINGO" a-t-il crié.

Il injecte alors le produit. Me voilà donc cervicalement infiltrée. L'opération a peut être duré quoi, une minute ? Elle m'a semblé être une éternité. Il ajoute : " Maintenant, il faut prier le petit Jésus pour que ça marche, le cas échéant on fera une infiltration scannoguidée". S'il savait comme je suis mécréante, il ne m'aurait jamais dit ça. Il part rapidement dans un autre cabinet voir un des autres patients qui l'attendaient. Je suis sortie de là endolorie et un peu coinçouillée. Et un peu dubitative, je n'avais pas eu l'impression d'avoir eu une consultation "normale". C'était plutôt expéditif…

Le lendemain, après une nuit difficile, je n'avais pas trop mal. Espoir espoir ! Et si ça marchait ? Le surlendemain, la douleur est revenue et ne m'a quasiment plus quittée depuis. Avant, elle ne venait que par crise. Zut …j'aurais du faire ma prière au petit Jésus…

Prochain épisode : "Comment le docteur Miaou a finalement décrété que j'avais rien ". Mais il faut que je laisse passer un peu de temps, je risque d'être trop virulente et de laisser parler ma douleur. Parce que l'espoir s'est transformé en désespoir. Merci docteur !