L'arrivée de Céline au Caesar's Palace (article 90)

Publié le 24 février 2011 par Snorounanne

Veuillez faire jouer l'audio au moment que je le signalerai et aux nouveaux lecteurs, prendre le temps de lire le descriptif, merci.

Viva Las Vegas!

 Les funérailles...

En ce jeudi 24 février 2011, un triste événement s'abattait sur la famille Dubois. Ils étaient tous très chagrinés et tous très terrassés par le mal de vivre. Les parents venaient de perdre l'une de leur fille bien aimée. Moi... je venais de fondre dans une mare de vase. Nous procédions à la marche de l'enterrement.

Pourquoi devons-nous, un jour ou l'autre, mourir? Pourquoi devons-nous... naître dans ce monde des vivants? Alors que nous savons que les vivants meurent un jour...

Si tout cela n'était qu'un rêve... qu'un mauvais rêve. Si tout cela,  quelqu'un d'ingénieux ayant le pouvoir, par un seul clic d'appuyer sur un bouton "marche arrière". Ou encore mieux, sur le bouton "supprimer"... qu'aurait-elle la vie comme autre sens?

Que retenez-vous comme perception de ce que j'écris? N'avez-vous pas été victime d'un décès d'un proche? Qui ne l'est pas, en somme? Vous lisez ces chroniques comme un bouquin, comme un roman... ne les lisez pas si ce n'est que pour chercher à avoir des réponses au fond de mon être. Vous en faites la lecture, vous aimez ou n'aimez pas. Il n'y a rien d'autre à dire.

Nous allons reculer quelques jours en arrière, au mardi suivant cette tragédie, soit le 22 février, l'émission d'Humour faisait sa réapparition en ondes. On m'avait demandée d'être remplacée ce que j'avais refusé. Le bien-être, pour l'instant, était de me consacrer les idées, les pensées à autre chose que la déchirure de cette perte.

Oui, l'émission courait déjà! Rattrapez-la donc, si vous en êtes capables...

 changement pour faire aspect vrai... (rire)

snorounanne - Si Céline Dion n'existait pas, on l'inventerait. Je l'inventerais comme une de mes grandes amies, mesdames et messieurs et je vous le dis en direct, je me ferais payer des choses que j'suis pas encore en moyen de me payer... même si je fais ce métier. Ben quoi? Sa famille se fait ben payer des affaires, comme des maisons, des chars, voitures en bon français pis en tout cas... Je parle au travers de ma casquette, je sais.

- Soit dit en passant, nous sommes supposées d'avoir Céline au téléphone, d'ici quelques instants. Monsieur le régisseur, est-on en ligne avec Las Vegas? Pas encore? Bon... On va patienter. Entre temps, mesdames et messieurs, je vous montre à la caméra, des photos quand la famille Dion-Angelil est arrivée à bon port.

 Je paraissais encore bien malgré l'incident... coiffure un peu à la Mado!

snorounanne - On vous les montre dès cette seconde.

 Arrivée le 16 février 2011

 Personnellement, elle ne s'est pas entièrement et tout à fait reposée

snorounanne - On est en direct avec Las Vegas? On peut communiquer, oui? C'est beau. Céline, allô? Me reçois-tu bien? M'entends-tu bien? (petit délai, sans aucun doute, vu que c'est par satellite)

Céline Dion - Allô ma belle snorounne! Oui! Oui, oui je t'entends bien.

snorounanne - Ça paraîtra pas le délai, nous sommes au téléphone. Après 6 jours, comment on se sent, Céline? Le retour à Las Vegas, parle-nous en, s'il te plaît.

Céline Dion - On s'est bien rendue, la famille. Personne a été rapportée perdue, égarée. En tout cas, j'ai mes trois fils et mon époux, dans ma mire. Ma maman, quelques membres de ma famille... sont là, présents. Non mais sérieusement, snorounne, je suis très contente d'être revenue à Las Vegas. Pis, je sais ce que tu vas m'dire... non, je suis pas toute reposée, mais the show must go on!

snorounanne - Et ça, c'est le slogan de René, "the show must go on" Céline, tu es de retour à Las Vegas. Okay ça, tout le monde le sait maintenant. Tu y amorces tes répétitions en vue de ton tout nouveau spectacle qui sera présenté au Colosseum à compter du 15 mars prochain.

Céline Dion - (poussant un léger soupir) Eh oui. Ça s'en vient à grand pas. J'ai pas le temps d'aller jouer au casino, de faire les grâces matinées. On remonte sur scène.

snorounanne - Tu as décidé de retourner sur scène et de te lancer dans une nouvelle aventure après avoir donné naissance à tes jumeaux, Eddy et Nelson.

Céline Dion - Pour dire que ça fait un bout que c'est tout mijoté. La nouvelle série de spectacles marque le début d'une résidence de trois ans pour moi, à Las Vegas. La réalisation a été confiée au directeur de longue date des Grammys, Ken Ehrlich, alors que la production sera assurée par AEG Live.

snorounanne - Ça va être grandiose! Et tu seras accompagnée de 31 musiciens. Tu interpréteras tes plus grands succès au moyen d'une présentation visuelle.

Céline Dion - Ça va être super cool. Beaucoup de travail, beaucoup de monde autour de ce spectacle. Je vais pousser ma voix encore plus fort, tâter des terrains que je n'ai encore pas touchés. Il va y avoir du très bon stock dans ce show, snorounne.

snorounanne - Tu nous réserveras de belles surprises, à ce que je vois. Et vous allez rappeler les chômeurs? Quand je dis "vous", je parle de René et toi, bien entendu. Vous leur venez en aide. Le back stage, tout le personnel, le soutien qui collaborait au premier grand spectacle. Ils étaient tous sans travail.

Céline Dion - Oui, c'est sûr. Vu de même, l'impression que ça donne est que nous sommes les sauveteurs de bien des gens qui ont participé au premier spectacle, ici, à Las Vegas. J'en suis heureuse. Si je peux le faire, pourquoi pas, hen?

snorounanne - Céline? Y a que tantôt avant que nous soyons en ligne téléphonique, toi et moi, je montrais aux télé-spectateurs des photos et je dois dire qu'y en a une particulière où c'est assez enviant.

Céline Dion - Comme?

snorounanne - Comme la deuxième... mais c'est dommage que tu ne puisses pas la voir. On est entre bonnes amies, n'est-ce pas?

Céline Dion - Ma snorounne, tu me fais peur quand tu m'parles comme ça. Y a tu de quoi qui est pas correct?

snorounanne - Sans te vexer, Céline... On voit joyeusement que tu es poitrineuse.

Céline Dion - (commençant à rire) Poitrineuse... Ça laisse comprendre qu'on me voit presque les deux boules.... oups! (riant) Désolée, ça m'a échappée!

snorounanne - J'aurai pas pu le décrire mieux que toi, Céline. (grand sourire aux lèvres) Mais, en effet, les montagnes ont profité... (l'entendant rire au bout de la ligne) ma belle Céline... on te souhaite le meilleur de toi-même et un très gros succès d'ici le 15 mars prochain. On doit malheureusement se raccrocher. C'est tout le temps disponible... sans que ça nous coûte trop cher.

Céline Dion - Hé! Je t'embrasse snorounne! Pis je t'envoie des billets pour mon show. Là, je veux te voir me voir ici, me comprends-tu?

snorounanne - Parfait ça. Bon succès et embrasse René, les jumeaux et... et pis... lui, okay?

Céline Dion - Y s'appelle René-Charles. Okay, bye bye à tout le monde. On vous aime! (raccrochant la ligne)

snorounanne - On t'aime ben gros, nous aussi. Voilà pour Céline. Mais en fait, ce n'est pas tout. Cet après-midi, plutôt que de lire quelques courriels, nous aurons quelques appels téléphoniques, pour connaître votre opinion, mesdames et messieurs, au sujet de Céline. Et... oui monsieur le régisseur? Y a déjà quelqu'un sur la ligne? (appuyant sur le bouton) Allô?

pseudo narrache - Oui bonjour madame d'Humour!

snorounanne - Bonjour madame. Alors, vous avez écouté notre échange entre Céline et moi et son retour à Las Vegas. Dites-nous ce que vous en pensez.

pseudo narrache - Vive la Vierge Marie mère de tous les enfants de la Terre. Allez vous faire voir avec vos gosses et laissez nous en sainte Paix. Jamais sur la tête de mes enfants je vais assister à un de vos spectacles pour la simple raison que vous n'êtes pas une personne «naturelle». Lady Gaga est 100 fois plus naturelle. Bye! (ligne raccrochée)

snorounanne - Oh... pis, la madame était pas contente, je pense. Elle a raccroché. Pour que vous parliez de Lady Gaga... la comparaison est très faible. Tout d'abord... madame qui a raccroché vite... tout d'abord, Lady Gaga n'a pas d'enfant, n'est pas mariée et j'ajouterais ceci: Égrenez votre chapelet 10 fois par jour, le "Je vous salue Marie" Vous auriez pu juste dire que vous l'aimiez pas, que vous l'appréciez pas mais pas mettre Lady Gaga dans le contexte du sujet. Pauvre innocente! On passe à un autre appel. Bonjour, vous êtes à l'antenne de l'émission d'Humour.

pseudo cormoran - Bonjour mademoiselle d'Humour!

snorounanne - Ah bonjour monsieur! Et vous? Que pensez-vous de Céline et de son retour à Las Vegas?

pseudo cormoran - Je trouve qu'il y a des gens qui sont durs avec Céline. Pour moi, elle me semble être une très bonne personne en plus d'être une excellente chanteuse. Je ne peux pas comprendre pourquoi des gens de sa propre province ne l'aime pas. Il y aurait-il de la jalousie dans l'air ou encore se pourrait-il quelle ne soit pas séparatiste. Quelqu'un peut-il m'expliquer?

snorounanne - Qu'est-ce que le séparatisme vient faire dans le sujet? Se pourrait-il que vous soyez de l'extrême gauche ou droite? Écoutez... les gens ont droit à leur opinion mais s'il vous plaît... ne mêlez pas la politique avec les arts, la musique, la chanson, les spectacles. Je feel pas politique. Pis là, c'est moi qui vous raccroche. Bye! Un dernier appel avant de céder l'antenne à des messages publicitaires. Bonjour! Vous êtes à l'émission d'Humour.

pseudo michel - Bonjour madame! je ne suis pas un fan de Céline. Mais ici au Québec, quelqu'un qui réussit, qui a du succès, c'est mal vu, il ne faut pas que les autres réussissent. Petite mentalité réductrice. Et ça veut se donner un "pays". Avant de vouloir se donner un pays, commençons donc par devenir un vrai peuple!

snorounanne - Coudon... on devrait partir un autre sujet sur les p'tits québécois frustrés, jaloux des autres qui font tout, qui ont tout et qui sont riches à craquer! Merci pour votre opinion, monsieur. (raccrochant) Après ces pauses, un dernier mot avant la fin. À tout de suite! (musique et publicitaires)

Aimablement, avec toute l'égard qu'il me portait, Dédé m'emmenait à un petit resto nouvellement ouvert, à Montréal et on a pu s'en rendre compte en mettant les pieds à l'intérieur que ce restaurant était fraîchement ouvert.

Dédé - Oh... excusez-nous. Vous faites les planchers. (Il passait un coup de moppe à laver)

serveur - Non, ça va. Entrez! J'ai presque fini.

snorounanne - Vous êtes ouvert... peut-être souhaiteriez-vous qu'on revienne plus tard?

Dédé - Il a dit que c'était okay. On peut s'installer de ce côté?

serveur - Bien sûr. Allez-y. Je vous apporte les menus?

Dédé - On va prendre un café pour commencer. Ça te va un café?

snorounanne - (s'asseyant à la table) Oui, ça me fera du bien.

Dédé - Laisse-moi t'aider à te débarrasser de ton manteau. Je vais le suspendre sur le crochet)

snorounanne - Merci. (examinant la place) C'est joli, coquet ici.

Dédé - Et discret. (souriant)

serveur - (s'approchant de la table avec deux cafés) Voilà ma belle dame et mon bon monsieur. Et les menus, puis faites-moi signe sitôt que vous aurez choisi.

Dédé - Sans problème. Je vous remercie. (le laissant s'éloigner)

snorounanne - Attention, il est très chaud. Je viens de le tester.

Dédé - T'as mis le doigt dans la tasse? (sourire moqueur)

snorounanne - Non... ma langue. (lui tirant la langue avec un sourire tout aussi moqueur)

Dédé - (prenant l'air un peu plus sérieux) Raconte-moi, snorounanne.

snorounanne - (me frottant les tempes) Et te raconter, quoi, Dédé? Hen? Que, que, que je veux tout arrêter. Je veux... non... je ne veux plus... c'est ça, Dédé. Je ne veux plus ce don, ce que j'ai en moi, ce que j'ai comme espèce de don, si cela en est un véritable. Je veux tout arrêter. Et j'ai décidé... j'ai décidé, pour ça, de détruire ce cartable rouge.

Dédé m'invitait à sortir en moi tous ces anicroches

snorounanne - C'est fini. Elle ne reviendra jamais plus. Peut-être que si... dans une autre vie... mais... qui s'en souciera? C'est fini.

Dédé - Parle... s'il te plaît.

snorounanne - Tu crois que ça m'enchante?

Allez! Parle! Vide-toi... qu'on sache quelque chose!

Dédé - (buvant son café) Que s'est-il passé?

snorounanne - (sachant bien de quoi il voulait que je raconte... moment de silence) À la sortie, ce soir-là, de chez Tim Hortons... Marcy et moi s'affolions et s'étions précipitées vers la voiture, une seule idée en tête. Revenir le plus tôt possible à la maison. La maison de...

Dédé - De Genny...

snorounanne - Oui. (ma gorge se serrait) C'était le seul moyen pour nous de savoir, une fois chez elle... tu comprends? On s'était dites que la police nous appeleraient, nous contacteraient aussitôt... (versant des larmes)

Dédé - (sortant du manteau, un format de poche, tissus hygiénique pour le nez) Tiens. 

snorounanne - (prenant un kleenex et essuyant mes yeux) Merci. (tenant le kleenex dans ma main droite) Nous roulions sur le boulevard et avions emprunté la route principale. Le réflexe m'était venue de prendre mon cellulaire et d'appeler les parents de Genny. (retenant mon souffle... et mes larmes)

Dédé - Et...

snorounanne - (le regardant dans les yeux, tenant à deux main la tasse de café) Ouvrant le cellulaire... (mettant les deux mains sur ma bouche retenant des sanglots) Deux appels manquants... Dédé... (éclatant en larmes) Bon sang! Deux appels...

Dédé - Tu veux un autre café? Ou quelque chose de fort?

snorounanne - Marcy s'était emportée... elle n'arrêtait pas de crier. Elle a voulu voir sur le cellulaire, le nom de l'afficheur. J'étais complètement figée. Je ne savais plus... j'avais aucune réaction. Elle a pris de force l'appareil. Et en moins de deux...

La voiture dérapait à folle vitesse et percutait un mur de neige très dur...

snorounanne - Il s'était passé... aux dires de la police, nous étions coincées depuis plus de deux heures avant qu'une autre voiture passait.

Dédé - (faisant signe au serveur pour deux autres cafés) Merci. (posant sa main sur la mienne) Tu n'as rien à te reprocher.

snorounanne - (m'éjectant de ces images horrifiantes) Aux... aux petites heures, je suis finalement rentrée à la maison. Et... et...

Dédé - Je sais... (prenant ma main dans les siennes) Je sais.

Aux petites heures, Genny nous attendait...!

Si vous saviez tout ce qui m'avait vagabondée dans l'esprit. Si vous saviez, vous me parleriez encore, si vous étiez une amie, un ami, un parent?

Le but de cet entretien entre Dédé et moi au petit resto chic et tranquille, était que je me déculpalise de cet accident. Et cela, mesdames et messieurs, il fallait premièrement que je ne m'accuse plus par ces sensations, ces visions. Lesquelles m'étaient constamment difficile à définir le temps. Rapide ou long? Lesquelles je n'avais pas... tout le pouvoir de changer le parcours.

Et, est-ce qu'on peut changer le parcours quand l'heure est arrivée pour quelqu'un? Je l'ai fait... vous avez vu, lu et su. Mais... y a-t-il un prix à payer pour plus tard? Cela, encore, je n'ai pas la réponse. À l'exception que je commençais à me le demander...

C'est là que je maudissais ce don. C'est dans ces épisodes que je me détestais. Et ce soir-là... Genny rentrait après son service comme à l'accoutumé, bien avant ce drame. Sa voiture, me direz-vous? Ce n'était pas juste la sienne. Deux personnes se la partageaient. Je ne le savais pas. Bien des choses je ne suis pas au courant et pourtant...

Les appels manquants, c'était elle. Elle avait appelé pour s'assurer que Marcy et moi étions bien vivante, toujours en un seul morceau. J'avais mis le cellulaire à faible vibration.  Je peux tout vous raconter car Genny était là... aux petites heures du matin... pour me raconter.

Alors... la victime n'étant pas Genny. Il fallait que quelqu'un meurt. Et l'heure, cette maudite heure... avait sonné pour Marcy. Dans ce dérapage et au solide heurt contre cette espèce de mur de neige glacé... Le coussin gonflable du conducteur s'était bien amorcé. Il y eut une crise soudaine du coeur qui ne s'était pas bien amorcée chez Marcy. Et moi, j'étais inconsciente dûe à l'impact.

Dédé, après un silence entre nous deux, me ramenait à la maison, attristé. Il avait dormi chez moi, dans la chambre d'amie.

Oui... j'ai senti ce samedi une drôle de sensation quand Marcy avait posé sa main sur la mienne. Oui... sur la route, dans ces fortes inquiétudes, j'avais souhaité... j'avais presque souhaité...

Peut-on en vouloir à quelqu'un de protéger l'être aimé, quand on saura, peut-être un jour, qu'on a presque souhaité d'échanger le rôle des victimes, ce soir-là? Dans une seule et unique pensée?

Jeudi 24 février 2011, heure: 14:07

Qui, un jour, n'a pas vécu ce chagrin de perdre un être que nous aimions tendrement? Qui, un jour, ne s'est pas retrouvé dans le deuil?

Le moment est venu pour appuyer sur l'audio et d'écouter Judy Collins chanter "Amazing Grace" Si vous en n'êtes incapable pour diverses raisons personnelles... rien ne vous oblige à continuer. Je tiens toujours à vous remercier de passer par ici, en lecture. Et de vous donner rendez-vous à la prochaine lecture. D'ici là, portez-vous bien. Bisous!

Les parents de Marcy

La préparation du cortège

Le cortège en route

souhaitant que le soleil reluit pour chaque coeur peiné